Une société norvégienne envisage de construire en Bretagne une ferme piscicole géante.Mais sur place, les avis sont partagés, notamment en raison des rejets et du besoin en eau d'une telle installation.Les élus locaux se prononcent ce jeudi sur le sujet et la cession du terrain.
Dans le champ que vous verrez dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article, l'entreprise norvégienne Smart Salmon prévoit d'installer un élevage de saumons, avec 8 000 tonnes produites chaque année. Un projet qui inquiète les habitants.
Ce dossier, qui est initié depuis six ou sept ans déjà, n'a pas été montré à la population
Gilles, opposant au projet
"C'est invraisemblable qu'on fasse du saumon en pleine terre, à 30 km de la mer. Il y a des rejets de phosphore et d'azote, qui sont les carburants des algues vertes, dont on est un peu champion dans les Côtes-d'Armor", s'exprime Jean Sarasin, membre du collectif Dourioù GOuez.
Des rejets d'eau, mais aussi des prélèvements importants dans la rivière du secteur. De quoi irriter Janick Salomon, qui se souvient encore de l'été dernier. "Il y a eu un état de sécheresse. Sur le bassin de Guingamp, on a dû importer 8 000 m³ d'eau par jour. Et eux, ils consommeraient en plus, à leur dire, 600 m³ d'eau par jour", déclare-t-elle.
Une incompréhension partagée par ce collectif rassemblé hier soir, alors qu'une nouvelle version du projet est présentée aux élus de l'agglomération. "C'est une réunion qui n'est pas publique, on n'a pas accès au dossier. On nous parle d'enquête d'utilité publique dans les mois qui viennent. Mais jusqu'à présent, ce dossier, qui est initié depuis six ou sept ans déjà, n'a pas été montré à la population", témoigne Gilles, opposant au projet.
Entre enjeux écologiques et économiques, dans la petite commune de Plouisy (Côtes-d'Armor), les habitants sont perdus. "L'usine de saumon, ça peut développer des emplois. Mais maintenant, je suis un peu entre les deux, mitigée", confie une riveraine. Le maire, d'abord séduit par la centaine d'emplois promis, veut désormais faire machine arrière. Le compromis de vente a été signé il y a deux ans, mais le projet a beaucoup évolué depuis.
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