VIDÉO - Roubaix : LA ville du zéro déchet

par L.T. | Reportage TF1 : Sébastien Hembert, Tanguy Joire
Publié le 14 avril 2023 à 8h57, mis à jour le 14 avril 2023 à 10h25

Source : JT 20h Semaine

Près de 800 familles à Roubaix (Nord) pratiquent le zéro déchet.
Cela consiste, comme son nom l’indique, à jeter le moins possible.
La ville est à la pointe de cette démarche.

Quand Charlotte s’apprête à faire ses courses, elle prépare ses sacs en papier et ses boîtes en verre. Cette jeune Roubaisienne a décidé de vivre à la mode du zéro déchet. Alors, dans un petit commerce de quartier, pas d’emballage, à commencer par le fromage. "Ce n’est que la boîte que la cliente amène. Je mets ça là-dedans et elle part avec", explique le fromager. 

Acheter les céréales en vrac

Charlotte achète aussi en vrac ses pâtes ou ses céréales. Sa philosophie : n’acheter que ce dont elle a besoin. Et c’est moins cher. "J’ai acheté que ce qui me manquait. Si j’étais allée dans un supermarché, j’aurais pris le paquet d’un kilo ou alors le paquet plus petit mais plus cher au kilo", témoigne-t-elle. 

Roubaix (Nord) s’est lancée dans une politique zéro déchet il y a neuf ans déjà. 800 familles y participent ainsi que plusieurs dizaines de commerçants, comme dans une boutique partagée par plusieurs créateurs. Les emballages y sont spéciaux. "Il s’agit d’affiches qui nous sont données par l’office du tourisme, d’évènements, d’expos à Roubaix, qu’on utilise nous pour emballer les cadeaux. Du coup, l’office de tourisme n’a plus à jeter ses affiches et nous les donne directement", indique Marie Assier, créatrice de mode de la marque Pootch à la galerie Le grand bassin. 

Recycler les serviettes de toilette et les draps usagés

Autre idée, une boîte dans laquelle les particuliers peuvent déposer leurs serviettes de toilettes ou leurs draps usagés. Une créatrice de mode les récupère, les recycle et en fait des tee-shirts. La teinture est complètement naturelle. "J’utilise uniquement des plantes et des résidus alimentaires pour teindre. Vous avez des pots d’oignons rouges, des pots d’oignons jaunes, des noyaux d’avocats que je collecte auprès de restaurateurs. Vous avez une serviette de table qui est teinte à partir de noyaux d’avocats", montre Noémie Lemaire, linge de maison en teinture végétale La fabrique aux cocons, dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. Et en plus, ça résiste au lavage. 

Le zéro déchet a commencé ici, il y a neuf ans. À l’époque, la ville a été visionnaire. "C’est clair que quand on a commencé en 2015, ce n’était pas un sujet d’actualité et on nous disait ‘d’où vient cette idée ? Il n’y a pas autre chose à faire ?’ Et on voit que quelques années après, on a pris non seulement de l’avance, on a senti un certain nombre de grandes tendances, notamment la capacité à allier écologie et économie", se réjouit Guillaume Delbar, maire (DVD) de Roubaix. 

Fabriquer ses produits d’entretien et même ses éponges

Et le zéro déchet peut aller très loin. Andrée a été l’une des premières à s’y mettre. Elle fabrique sa lessive, ses produits d’entretien, fait du compost même si elle vit en appartement et puis elle confectionne des éponges à partir des sacs de pommes de terre. Andrée a une petite retraite. Elle vit modestement mais le zéro déchet a amélioré son pouvoir d’achat. "Depuis que je suis en zéro déchet, j’économise 300 euros par mois. Je sais comment je dois faire mes courses. Je sais comment je dois acheter. Je sais ce que je peux transformer moi-même. Ça, c’est une poubelle de deux mois et demi", dit-elle en montrant un sachet de croquettes de chat. 

Zéro déchet et économie circulaire font aussi bon ménage. De jeunes entrepreneurs, comme Victor, ont ouvert un atelier textile en utilisant uniquement des restes de bobines de fil. "On va les récupérer pour les mettre bout à bout. On fait des grosses bobines et on peut retricoter avec. On évite que ce soit un déchet mais plutôt une matière première. Avant, on les jetait et ça peut représenter sur une teinturerie deux à trois tonnes par an. C’est quand même énorme alors que cette matière a une valeur", explique-t-il. L’écharpe tricotée en quelques minutes protégera les hommes du froid et la planète de la pollution. 


L.T. | Reportage TF1 : Sébastien Hembert, Tanguy Joire

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