EXPÉRIMENTATION - Des habitants de l'Île d'Yeu testent l'autoconsommation collective : des panneaux solaires installés sur quelques maisons alimentent le voisinage en électricité. D'ici 20 ans, la municipalité s’est fixée l’objectif d’être 100% autonome en énergie.
L'île d'Yeu joue les laboratoires du tout solaire. Là-bas, cinq pavillons sont équipés de 64 panneaux solaires pour produire de l'électricité. Mais à la différence d'une installation classique, l'électricité produite n'est pas uniquement consommée par ces cinq foyers. Elle profite aussi à 17 autres maisons du quartier. Engie y teste le concept de communauté énergétique, système d'autoconsommation collective d'électricité unique en France.
Antoine fait partie de cette communauté. C'est sur son toit que sont installés les panneaux. L'électricité produite par ce biais qu'il consomme est déduite de sa facture. Cela représente une économie non négligeable : "Ça fait 300 euros de gagnés sur 1300 euros, soit 20 à 25% de ma facture, ce qui commence à être significatif", constate-t-il.
La maison d'Antoine alimente aussi d'autres habitations comme celle d'Isabelle, qui a quant à elle économisé 10% sur sa facture. Au global, cette énergie propre couvre près d'un tiers des besoins du collectif. Mais pour la stocker, il est nécessaire d'installer une batterie. C’est dans le garage de Nicolas que le seul accumulateur de la communauté a été installé.
Déploiement à grande échelle
Pour que cette initiative profite à davantage de foyers, le maire de l’île d’Yeu aimerait déployer ces installations à plus grande échelle. Il envisageait d'installer de nombreux panneaux solaires dans une ancienne décharge mais l’État a refusé car l’île est classée zone protégée, y compris la décharge. "En haut lieu, on reste arc bouté sur des politiques d’il y a 30 ans de protection des espaces, qui sont légitimes, mais qui en l’occurrence n’ont pas de sens. Avec des visions comme celles-là, c’est sûr que la transition énergétique n’est pas pour demain", soutient le maire.
Engie voit un autre problème, celui du stockage de l’électricité. "On pourrait étendre et aller vers 100% d’autonomie, le problème que cela poserait c’est qu’on finirait par avoir un coût d’électricité qui serait très supérieur à celui que l’on paye d’ordinaire parce que ce qui coûte cher, ce n’est pas de produire l’électricité, ce sont les batteries." Une batterie, comme celle de Nicolas - qui permet de stocker une heure de consommation pour une vingtaine de maisons - coûte 10.000 euros pièce. Un investissement beaucoup trop important, surtout quand on sait qu'il en faudrait des milliers pour couvrir les besoins de l'ensemble de l'île de près de 5000 habitants.
Une solution pour stocker l’énergie autrement
Mais dans cette île vendéenne, où les initiatives en faveur de l'environnement se multiplient, les habitants réfléchissent déjà à d’autres solutions. Ils envisagent ainsi d'utiliser comme accumulateur les batteries de voitures électriques lorsqu’elles ne roulent pas, sachant que celles-ci représentent 10% du parc automobile de l'île.
L’île se veut également exemplaire en matière environnementale. La mairie aide par exemple les habitants à monter leurs dossiers de subventions afin d'effectuer des travaux de rénovation et d’isolation. Elle souhaite devenir 100% autonome en énergie d’ici 20 ans. Un projet de parc éolien au large de l’île devrait voir le jour d’ici cinq ans.
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Devant l’urgence climatique, la crise démocratique, une société aux inégalités croissantes, certains ont décidé de ne pas rester les bras croisés, ils ont un coup d’avance, l’audace de croire qu’ils peuvent apporter leur pierre à l’édifice. Ils sont ce que l’on appelle des Changemakers.
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