Pénuries d'eau : les propriétaires de puits ou de forages sont-ils soumis à des restrictions ?

TF1 | Reportage M. Giraud, F. Bourdillon
Publié le 10 août 2022 à 17h40

Source : JT 13h Semaine

La France fait face à sa quatrième vague de chaleur, et la sécheresse généralisée qui touche le pays s'intensifie.
93 départements sont ainsi en alerte et soumis à des restrictions d'utilisation de l'eau.
Mais les propriétaires de puits ou de forages sont-ils soumis aux mêmes règles que les autres ?

"On est passé de l’eau facile à l’eau fragile". Marillys Macé, directrice générale du Centre d’information sur l’eau, tire la sonnette d'alarme. Depuis le début de la semaine, la France est victime d’une quatrième vague de chaleur. Une situation critique qui amplifie la sécheresse des sols, alors que, selon le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, plus d'une centaine de communes sont à court d'eau potable et doivent être ravitaillées par des camions citerne. 

Des zones sous tension dans lesquelles des restrictions ont été mises en place pour tenter d'économiser le précieux liquide. C'est le cas dans 93 départements de l'Hexagone. Et pour les particuliers qui vivent dans ces territoires, il est, par exemple, interdit d'arroser son jardin entre 11 heures et 18 heures, de laver sa voiture ou de remplir sa piscine. Mais qu'en est-il pour les Français qui disposent, sur leur propriété, d'un puits ou d'un forage ? Le 13H de TF1 fait le point.

Comment puis-je utiliser l'eau de mon puits ou de mon forage ?

Julien Sidot fait partie des chanceux qui possèdent un puits dans leur jardin. "Il est là depuis 50 ans, il était à mon voisin. En rachetant le terrain, on a récupéré ce puits", explique cet habitant de Loire-Atlantique. Et il a de la chance, la sécheresse ne semble pas affecter son installation, profonde de six mètres, qui contient encore de l'eau. Il l'utilise, notamment, pour "l'arrosage du jardin, même si c'est avec parcimonie ces temps-ci. Mais aussi pour le lave-vaisselle, la machine à laver, les usages du garage, les toilettes etc..." Une eau qu'il ne boit toutefois pas. 

Marie, elle, a opté pour un forage. Les règles sont simples, elle n'a eu qu'une formalité à effectuer. "C'est une déclaration de travaux auprès de la mairie, et non une autorisation." Tous les puits et forages nécessitent cette déclaration et sont soumis aux mêmes restrictions.

En effet, le Code de l'environnement autorise seulement l’utilisation de l’eau provenant de puits ou de forages pour l’alimentation des chasses d’eau et le lavage des sols. Les seules conditions dans lesquelles il est possible d'utiliser la ressource pour l'alimentation est s'il n'existe pas de raccordement d'eau courante. Mais pour éviter toute pollution du réseau de la ville par une eau contaminée, il faut alors utiliser un raccordement spécifique. Avec son puits, Julien a donc deux circuits. L'un pour l'eau potable raccordée au réseau collectif et l'autre pour l'eau pompée dans le puits qui arrive ensuite dans son garage. 

Mon utilisation en eau est-elle limitée ?

En revanche, attention, l'eau d'un puits ou d'un forage est réglementée. Dans son garage, Julien a un "système de filtration et un comptage" pour le liquide puisé dans son installation. "C'est important, car ce n'est pas parce que j'ai un puits, que c'est une ressource qu'il faut considérer comme illimitée", détaille-t-il. En effet, en tant que propriétaire, vous pouvez disposer de la ressource mais, depuis une loi de 2009, il faut déclarer en mairie tout prélèvement à usage domestique, qui est limité à moins de 1000 mètres cubes par an. 

Car un puits ou un forage puise l'eau dans les nappes phréatiques superficielles. Ils constituent ainsi un prélèvement domestique et en temps de restriction, les propriétaires de ces installations sont soumis aux mêmes restrictions que leurs voisins.


TF1 | Reportage M. Giraud, F. Bourdillon

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