La cochenille-tortue, Toumeyella parvicornis de son nom scientifique, suscite une inquiétude grandissante, notamment dans le département du Var où elle menace les pins.Originaire d'Amérique du Nord, elle a été détectée en France pour la première fois en 2014.Les autorités semblent depuis démunies face à cet envahisseur.
Elle est arrivée dans l'Hexagone via l'Italie, il y a quelques années, sans que l’on sache précisément comment. Originaire d'Amérique du Nord, la cochenille-tortue, ou Toumeyella parvicornis, est reconnaissable à sa robe marron rouge ponctuée de spots noirs, et à son apparence semblable à une carapace. Son mode opératoire ? S'installer sur les aiguilles et les branches des arbres pour sucer la sève, avant de sécréter une substance blanche sur laquelle se développe un champignon toxique : la fugamine.
À peine visible à l'œil nu, ce minuscule insecte n'en est pas moins un redoutable ravageur. En témoignent les dégâts considérables qu'il cause dans le Var depuis qu'il a été signalé en septembre 2021 sur la commune de Saint-Tropez. Il s'attaque aux pins parasol en commençant par les faire noircir. "On se retrouve avec des sujets vraiment affaiblis et qui peuvent, au bout de quelques années, quelques mois, donner la mort de l'arbre", explique Clément Kaux, responsable des espaces verts et naturels à Saint-Tropez, dans le reportage de TF1 en tête de cet article. "On va essayer de sauvegarder notre patrimoine, on travaille dessus", ajoute-t-il.
Un suivi scientifique
Depuis son apparition, la cochenille-tortue du pin fait l’objet d’un suivi scientifique dans la presqu'île de Saint-Tropez. Les arbres infestés, de plus en plus nombreux, sont traités à partir d’un insecticide à base d’huiles essentielles. "On a quand même des bons résultats, on arrive à maintenir les pins qui sont malades et éviter la mortalité de l’arbre et son abattage", analyse Nicolas Colin, responsable entretien au sein de la pépinière Derbez à Gassin (Var).
Outre Saint-Tropez, trois autres communes ont été déclarées infestées : Gassin, Grimaud et Ramatuelle. Les villes voisines de Cogolin, La Croix-Valmer, Le Plan-de-la-Tour et Sainte-Maxime sont quant à elles placées sous étroite surveillance. Dans les pépinières du Golfe de Saint-Tropez, afin d’éviter la propagation de la cochenille à d’autres régions, il est désormais interdit de vendre des pins parasol sans un contrôle sanitaire des services de l’État. L’enjeu est important, sauver les pins parasol âgés pour certains de 300 ans afin qu'ils ne disparaissent pas un jour des paysages de la carte postale de Saint-Tropez. "C'est quand même beaucoup de travail pour les équipes pour les maintenir en bonne santé, c'est quand même des contraintes supplémentaires", réagit Nicolas Colin. Et de poursuivre : "donc aujourd'hui, économiquement, ça freine aussi les clients pour les achats de pins".
Selon les spécialistes, l’insecte aurait sans doute pénétré l'Hexagone via des végétaux d’ornement, avant de se reproduire rapidement, à raison de 1 500 œufs trois à quatre fois par an. À titre de repère, à Rome, 30.000 des 100.000 pins de la capitale ont été décimés avant qu'un traitement par injection dans le tronc ait raison de l'invasion. Cette alternative n’étant pas autorisée en France, les spécialistes espèrent que la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf) autorise un traitement d'ici le printemps, saison favorable aux naissances chez la cochenille-tortue. En attendant, les autorités conseillent à la population de signaler les attaques de pins et de brûler les branches infestées.
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