Le Conseil d’État a décidé d'interdire la pêche dans certaines zones du Golfe de Gascogne afin de préserver les dauphins, dont les échouages se multiplient sur les côtes de l'Atlantique.Une décision qui satisfait les associations de protection de l'environnement, mais suscite une vive inquiétude chez les pêcheurs.
Des dauphins pris accidentellement dans des filets de pêche et rejetés à la mer : les associations de défense de l'environnement ne veulent plus voir ces images. Depuis le début du mois de mars, 500 cadavres de cétacés ont été retrouvés sur les côtes françaises. Pour préserver l'espèce dans le golfe de Gascogne, certaines zones de pêche seront interdites d'ici à six mois, a décidé lundi le Conseil d'Etat.
"C'est un travail énorme qui paie aujourd'hui pour les dauphins. On espère que cette décision de justice n'arrive pas trop tard, réagit Elodie Pouet, de Sea Shepherd France. Les scientifiques ont montré que les dauphins du Golfe de Gascogne, notamment, se reproduisent de plus en plus tôt parce qu'ils meurent de plus en plus jeunes, et ça, c'est un signe avant-coureur d'extinction qui est très inquiétant."
Mais l'interdiction est préoccupante pour les pêcheurs de la zone. Depuis plusieurs années, Olivier Argelas, pêcheur à Lège Cap-Ferret, voit les dauphins se rapprocher de plus en plus des côtes. Un phénomène inexplicable selon lui. Pour éviter ces captures, il a essayé plusieurs solutions, comme un système d'ultrasons posé sur ses filets. Des solutions pas assez efficaces selon le Conseil d'État.
À l'autre bout du bassin, à Arcachon, certains pêcheurs pensent même à arrêter leur activité. "Ça va mettre plus qu'en péril l'activité de certains pêcheurs, témoigne auprès de TF1 David Lamourous, président du comité. Pour moi, c'est carrément la mort de la pêche française, on est en train d'assister à la mort de la pêche française. Il y a de la colère, mais pour moi personnellement, c'est un stade qui est passé : aujourd'hui, je suis essoufflé de toutes ces attaques permanentes".
Dans les prochaines semaines, l'État va mettre en place des groupes de travail avec la profession pour définir les zones et la durée des interdictions.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info