Près de Saint-Nazaire, à Montoir-de-Bretagne, une usine d'engrais chimiques classée Seveso est accusée de ne pas respecter les normes imposées.Depuis janvier, des astreintes financières sont déclenchées à son encontre.Une équipe de TF1 s'est rendue sur place.
Les maisons qui se trouvent dans la rue Parmentier, à Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire, ont un point commun. Elles disposent toutes d'une pièce de confinement. "C'est la salle de bain, ils m'ont posé des joints pour faire une pièce étanche", témoigne un habitant dans le reportage de TF1 ci-dessus.
Si cet aménagement n'est pas obligatoire, il est toutefois recommandé. Pour cause : l'usine d'engrais Yara, qui se trouve à 900 mètres de là, stocke des tonnes de nitrates d'ammonium. Classée Seveso, seuil O, elle a été placée en "vigilance renforcée" par l’État en juillet 2021. Or, l'an dernier, une fuite d'acide a été détectée.
"Des taux anormalement élevés"
Pour ajouter à l'inquiétude des riverains sur les conséquences pour leur santé, les taux des rejets de poussière dans l'air sont anormalement élevés. "Le flux autorisé est de 15 kg par heure, or systématiquement, on constate des dépassements de ce flux, avec parfois des pointes qui vont jusqu'à 45 kg par heure", déplore Didier Ott, membre de la Ligue des droits de l'Homme-Loire-Atlantique, qualifiant cela d'"énorme, inadmissible".
De son côté, l'entreprise affirme qu'il n'y a pas de risque de toxicité, s'appuyant sur une étude produite à sa demande. Elle indique également comprendre les inquiétudes des riverains et qu'"elle prend les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des installations".
"On a l'impression, mais c'est tout récent, qu'il y a un changement dans le discours de l'entreprise, ils acceptent de discuter avec l'administration pour améliorer la situation", observe en effet le préfet, Michel Bergue. La direction régionale de l'environnement note également une amélioration. Depuis 2020, la concentration en azote dans les rejets d'eaux pluviales, aurait diminué de 30%, tandis que l'entreprise a mis en place un système de traitement de ses eaux pluviales, qui ne traite toutefois qu'un tiers des eaux.
Concernant les rejets atmosphériques toujours trop élevés, la préfecture de la Loire-Atlantique lui demande de poser des filtres sur les installations et de sécuriser la salle de contrôle. Afin que celle-ci accélère sa mise en conformité, des astreintes financières sont déclenchées à son encontre depuis janvier. Cette dernière paie jusqu'à 1.500 euros d'amende par jour.
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