VIDÉO - Marseille : opération nettoyage dans la "décharge de la honte"

par V. F Reportage TF1 Emmanuelle Binet et Henri-Paul Amar
Publié le 1 juin 2023 à 16h59

Source : JT 13h Semaine

Une vaste opération de nettoyage a débuté ce jeudi matin pour évacuer les 300 tonnes de déchets qui se sont accumulées dans la pire décharge sauvage de Marseille.
Situé dans les quartiers nord, ce site sert de dépotoirs aux entrepreneurs et particuliers qui se débarrassent illégalement de leurs encombrants.
Une équipe de TF1 a assisté à l'opération.

On la surnomme, à juste titre, la "décharge de la honte". Située en plein cœur de Marseille, à ciel ouvert, on y trouve des pneus, des gravats, mais aussi des palettes et du mobilier. Une succession peu enviable qui a transformé une petite rue contiguë à la zone d'aménagement d'Euroméditerranée, dans le 15ᵉ arrondissement, en poubelle géante, sous laquelle la chaussée et les trottoirs ont complétement disparu. En tout, 200 à 300 tonnes de dépôts illégaux s'y sont accumulés depuis trois ans.

Pour y mettre fin, une nouvelle opération de déblaiement a débuté ce jeudi matin. Un chantier un peu particulier qui nécessite pendant deux jours la présence de tractopelles, bennes à ordures, pelleteuse et camions, ainsi qu'une trentaine d'agents. Mais ces derniers ne sont guère optimistes. "Ça doit faire la dixième fois que j'interviens. C'est dommage parce qu'une voiture ne peut même pas circuler", soupire Grégory Delacroix, agent de maîtrise chez Derichebourg, dans la vidéo du 13H de TF1 en tête de cet article. 

Un coût de 100.000 euros

De plus, cette opération a un coût : comptez plus de 250 euros par tonne de déchets ramassés "C'est comme d'habitude le contribuable qui va mettre la main à la poche. C'est à peu près 100.000 euros", explique Jean-Yves Sayag, délégué à la propreté et décharges sauvages à la Métropole Aix-Marseille-Provence. Un montant qui s'explique notamment par les frais de traitement. "Tous les déchets sont mélangés, donc la tonne est multipliée par deux", précise-t-il. 

Un énième nettoyage sous les yeux des riverains exaspérés par la situation. "Ça m'embête de travailler parce qu'on a eu des rats, des souris", déplore ainsi un restaurateur. Un autre habitant estime qu'il est de plus en plus difficile de passer à vélo "parce que les gravats s'accumulent". Enfin, un père de famille résume à lui-seul la situation : "On en a ras-le-bol",

Si des particuliers ou des entrepreneurs peu scrupuleux déversent, parfois à l’aide de camions-bennes, leur détritus ici, c’est pour éviter de payer l’accès aux déchetteries. Un contournement des règles dauquel la mairie souhaite mettre fin. Pour ce faire, elle mise sur l’aménagement de la voirie. "La seule solution pour limiter, pas pour empêcher, c'est de réduire au maximum la largeur de la voirie avec des blocs de béton que nous installerons", assure Christine Juste, adjointe au maire. 

Une mesure urgente, car la zone devient dangereuse. En début de semaine, 350 mètres cubes de déchets en tout genre sont partis en fumée. Les auteurs de ces dépôts sauvages risquent jusqu’à 1 500 euros d’amende, et 75 000 euros s’il s’agit d’une entreprise.


V. F Reportage TF1 Emmanuelle Binet et Henri-Paul Amar

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