Initiatives environnementales

VIDÉO - Réchauffement climatique : en Corse, les lacs de montagne sous très haute surveillance

par M.T | Reportage TF1 Emmanuelle Rouillon, Philippe Pelletier
Publié le 2 octobre 2023 à 11h19

Source : JT 20h WE

En Corse, les lacs de montagne sont menacés par le réchauffement climatique.
Des missions scientifiques sont chargées, depuis des années, d'évaluer l'impacte de l'augmentation des températures sur la faune.
Une équipe de TF1 s'est rendue au Lac de Nino, à la rencontre des experts, inquiets.

Il est huit heures du matin. Tout est calme, quand soudain se dévoile sous nos yeux le lac de Nino, comme un joyau perché au creux des montagnes. À cette heure, les touristes ne sont pas nombreux. Seules les vaches profitent de la vue. À 1.740 mètres d'altitude, les sapeurs-pompiers s'apprêtent à plonger dans ce lac situé sur le plateau du Camputile pour récolter la matière organique. "On va faire cinq prélèvements", explique l'un d'entre eux. 

Leur mission : évaluer l'impact du réchauffement climatique sur la faune. En seulement quelques coups de rame, ils atteignent le milieu du lac où vivent quarante espèces animales différentes. Ce sont principalement des invertébrés, mais aussi des petits coquillages, ou encore la truite endémique de Corse. 

"L'intérêt, c'est de pouvoir voir, avec le réchauffement climatique, les modifications qui se font sur ces écosystèmes, avec des augmentations de températures qui sont de l'ordre de un à deux degrés en moyenne, et qui peuvent avoir un impact considérable. Ces espèces ne sont pas adaptées pour encaisser ces changements", détaille Pierre-Jean Albertini, responsable du programme d'études des lacs de montagne de Corse. 

L’été dernier, la température de l’eau a frôlé 22°C. Si elle dépasse 23°C, la mortalité des espèces aquatiques risque d’être importante, ce qui inquiète fortement les scientifiques. "Avant, il y avait un glacier qui mesurait 400 mètres de haut, qui a permis de creuser ce lac. Il y a 8.000 ans, ce glacier s'est retiré, et depuis, on voit que le lac change", explique l'hydrobiologiste Antoine Orsini, interrogé dans le reportage du 20H en tête de cet article. 

Dans les pozzines, petites mares typiques de la montagne corse, on retrouve les pêcheurs pour l'inventaire des truites. Générateurs sur le dos, gants, cannes électriques : du matériel de pointe pour une technique désormais interdite en Europe sans autorisation. La fédération de pêche vient ici chaque année pour compter les truites et contrôler d'éventuelles maladies. "Aujourd'hui, il n'y a pas de parasites, mais l'an dernier on a eu un peu de mortalité", se rappelle l'un des membres en train de réaliser ses mesures, avant d'ajouter : "On pense que c'est dû au changement climatique". 

Chaque truite est alors mesurée, pesée, puis relâchée. Ces pozzines ont été classées espaces protégés et la pêche y est désormais interdite. "Avant, il y avait des périodes de sécheresse tous les dix ans. Maintenant, c'est quasiment tous les ans. On est très inquiets", témoigne Antoine Battestini, président de la fédération de pêche de Corse. Huit autre lacs corses font l'objet d'une surveillance accrue par l'Office de l'environnement. Cette opération fait l'objet d'un plan national d'étude de la biodiversité. 


M.T | Reportage TF1 Emmanuelle Rouillon, Philippe Pelletier

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