VIDÉO - Sécheresse : bataille de l'eau dans les Pyrénées-Orientales

par La rédaction de TF1 | Reportage Antoine Cazabonne, Jean-Vincent Molinier
Publié le 7 mars 2023 à 15h59

Source : JT 20h Semaine

Six départements sont déjà en alerte sécheresse en ce début mars.
Parmi eux, les Pyrénées-Orientales, où les habitants sont invités à mieux gérer leur consommation d'eau.
Mais il y a encore du travail pour faire évoluer les mentalités.

Depuis quelques semaines, Daniel Haspe, maire d’Escaro (Pyrénées-Orientales), passe la plupart de son temps dans un château d’eau, son "nouveau bureau", dit-il. Son combat quotidien : trouver de l’eau potable pour sa commune. À cause de la sécheresse, la rivière qui l’alimente ne suffit plus. En urgence, il a fallu faire venir des camions-citernes pour puiser l’eau dans une source voisine. "Quand la crise arrive, qu'on manque d'eau, il faut en permanence se dire' je fais tout pour que la population ne manque pas d'eau'. Il faut se battre", lance l'élu. 

Mais pendant que le maire fournit tous ces efforts pour alimenter son village, la rancœur s’installe. Pour lui, la sécheresse n’est pas suffisamment prise au sérieux, les restrictions sont insuffisantes. "On gaspille de l'eau. poursuit Daniel Haspe. Quand je vois l'état de notre rivière et les nappes phréatiques dans la plaine, je ne comprends pas qu'on puisse autoriser de laver des voitures dans les laveries... Je ne le comprends pas du tout."

Partout, dans les Pyrénées-Orientales, les rivières sont à sec, le niveau des nappes au plus bas. L’eau devient une denrée rare qu’il faut économiser. Pourtant, Christian Fabregat, arboriculteur de l’Espira-de-l’Agly, en a bien besoin. "Là, à l’intérieur, vous avez le pistil, montre-t-il devant l'un de ses arbres en fleur. Si ça manque d’eau, ce pistil, les abeilles ne vont pas venir le féconder, donc pas de fruit". Heureusement, il a investi dans son propre forage, où il peut directement puiser de l’eau. Et pas question pour lui de l’économiser plus que nécessaire. "Qu'on m'empêche d'arroser à 20%, je suis d'accord, mais en deçà, on ne tiendra pas la route", prévient-il. Sinon, ses arbres "crèveront". 

Le forage de cet agriculteur est autorisé, les volumes d’eau qu’il prélève sont contrôlés. Mais d’autres contournent les règles et ne déclarent pas leurs forages en préfecture, une pratique illégale qui contribue à épuiser les nappes phréatiques. "C'est un vrai problème, ils n'ont pas de compteur souvent. Donc on sait à peu près ce qui rentre en fonction des conditions météo, mais ne sait pas précisément ce qui sort", déplore Hichem Tachrift, directeur du syndicat mixte des nappes de la plaine du Roussillon. , Particuliers, agriculteurs, campings, ils seraient aujourd’hui des milliers à pratiquer ainsi le forage clandestin dans les Pyrénées-Orientales.


La rédaction de TF1 | Reportage Antoine Cazabonne, Jean-Vincent Molinier

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