Sécheresse : dans quels départements les restrictions d'eau sont-elles toujours en cours ?

Maëlane Loaëc | Reportage TF1 Anaïs Lebranchu et Xavier Thoby
Publié le 18 octobre 2022 à 22h31

Source : TF1 Info

La sécheresse perdure en plein automne : 77 départements métropolitains sont toujours en alerte sécheresse, voire en crise.
Parmi eux, le Calvados et la Manche, des départements où il pleut habituellement 180 jours par an.
Découvrez la carte des préfectures concernées.

La sécheresse inédite, qui touche la France depuis cet été et qui a laissé des séquelles sur de multiples paysages, n'est toujours pas terminée. De nombreux départements métropolitains restent encore soumis à des restrictions d'eau, à des niveaux d'alerte plus ou moins forts. TF1info fait le point sur les zones concernées. 

Le site Propluvia, proposé par le ministère de la Transition écologique, répertorie ainsi dans une carte très complète tous les départements où des limitations ont été maintenues. Au premier coup d'œil, c'est le cas pour la majorité d'entre eux : "77 départements sont concernés par une restriction au-delà de la vigilance sur au moins une partie du territoire", indique le ministère sur son site. Seuls une douzaine d'entre eux en sont désormais quasiment totalement affranchis, majoritairement situés dans l'est du pays : l'Eure, les Yvelines, l'Aube, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, l'Allier, la Saône-et-Loire, mais aussi les trois départements de la Côte d'Azur et les Pyrénées-Orientales. Ils figurent en blanc sur la carte.

Capture TF1

Viennent ensuite une dizaine de préfectures en alerte (jaune) et alerte renforcée (orange). Les prélèvements agricoles y sont réduits, des activités interdites et les arrosages limités à certaines heures, de façon plus ou moins stricte d'un niveau d'alerte à l'autre. 

De la Normandie aux Bouches-du-Rhône, des niveaux d'alerte maintenus

Dans le Calvados par exemple, la moitié du territoire est concerné par ces niveaux de restrictions, selon le dernier arrêté préfectoral en date, publié le 13 octobre. À Vire-Normandie, placée en alerte renforcée, il est toujours interdit d'arroser les espaces verts, son potager de 10h à 17h et de remplir sa piscine. Les automobilistes ne peuvent pas laver leur voiture au rouleau, mais sont désormais autorisés à le faire à haute pression. Un soulagement pour Julien Lescaroux, gérant de trois centres de lavage à l'arrêt depuis près de trois mois, entraînant 115.000 euros de pertes. "La situation est encore très tendue", regrette toutefois le patron dans le reportage du 20H en tête d'article. 

Le sud du département voisin de la Manche est aussi concerné par des niveaux d'alerte et alerte renforcée. À Saint-Lô, la rivière concentre les inquiétudes, puisque c'est là qu'est prélevée l'eau potable qui alimente son réseau. De récentes pluies "ont suffi pour faire repartir la végétation, mais pas pour faire remonter le niveau de la nappe et de la rivière", explique Jean-Luc Lerouxel, vice-président de l'agglomération en charge du cycle de l'eau et de l'assainissement. Une réserve de 70.000 mètres cubes d'eau est stockée dans un barrage : en cas de crise, elle pourra alimenter les habitants pendant trois semaines. 

La façade nord n'est pas la seule à subir la sécheresse. Dans les Bouches-du-Rhône par exemple, les mesures de restrictions, déjà en cours depuis le printemps, ont été prolongées jusqu'au 1er décembre, a indiqué lundi 17 octobre la préfecture. En cause : un "niveau bas des ressources" toujours "préoccupant" face à une sécheresse qui, elle, "perdure". L'ensemble du département reste donc soumis à une situation de "vigilance", tandis que 74 communes sont toujours en "alerte renforcée"

De nombreux départements de l'ouest encore au niveau crise

Pire encore, plusieurs départements, en rouge sur la carte, figurent sur la liste des secteurs en crise : ils sont majoritairement situés dans l'ouest du pays, notamment en Bretagne. Les prélèvements non prioritaires y sont partiellement voire totalement arrêtés, dont ceux destinés à l'agriculture, les arrosages de massifs de fleurs ou le nettoyage des voiries.

À noter toutefois, certaines zones sont sorties dernièrement de ce niveau de restrictions extrême : la préfecture des Côtes-d'Armor a par exemple décidé de passer en alerte renforcée la semaine passée, grâce à une augmentation des réserves en eau potable, rapporte Ouest-France. Les autorités locales estiment néanmoins que la situation "reste préoccupante" sur place. De manière générale, il est conseillé de s'informer directement auprès des préfectures. Dans les Pyrénées-Atlantiques par exemple, des dizaines de communes restent encore en niveau d'alerte, dont Bayonne et Biarritz, d'après un arrêté préfectoral publié le 1er octobre, ce qui ne figure pas encore sur la carte du site Propulvia. 

Ces différentes restrictions pourraient être amenées à perdurer encore davantage. "Il pourrait y avoir des restrictions d'usage (de l'eau) qui se prendraient au mois de novembre, décembre ou janvier, pour s'éviter de se retrouver dans le stress de celui du mois de mai (2022)", avait déjà indiqué fin septembre le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. L'objectif : éviter que le scénario catastrophe de l'été 2022 ne se reproduise l'année prochaine.


Maëlane Loaëc | Reportage TF1 Anaïs Lebranchu et Xavier Thoby

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