VIDÉO - Sécheresse : pourquoi les méga-bassines divisent-elles autant ?

par La rédaction de TF1info | Reportage : Joséphine de Francqueville, Frédéric Jolfre
Publié le 26 mars 2023 à 11h11

Source : JT 20h WE

Le débat autour des méga-bassines ressurgit à l'occasion de la manifestation autour de celle de Sainte-Soline.
D’un côté, des agriculteurs qui affirment en avoir besoin pour stocker l'eau pour leurs cultures.
De l’autre, des écologistes qui dénoncent un pompage l’hiver dans les nappes phréatiques.

Stocker de l'eau l'hiver pour irriguer les terres l'été, ça n'a rien de très nouveau. Ce qui est inédit, c'est l'ampleur de ces projets de retenues, que l'on découvre dans le reportage de TF1 en tête de cet article. Certaines mégabassines s'étendent sur dix hectares, c'est-à-dire l'équivalent de plus de dix terrains de football. Au fond, une bâche en plastique assure l’étanchéité jusqu'à 10 ou 15 mètres de profondeur. 

Cette solution n'est pas la bonne pour affronter la sécheresse, et risque même d'en aggraver les effets, estiment les opposants aux mégabassines, dont plusieurs milliers se sont réunis ce weekend autour de celle de Sainte-Soline (Deux-Sèvres).

Risque d'assèchement des nappes

Comment se remplissent-elles ? L'idée n'est pas de recueillir l'eau de pluie, mais de pomper l'eau dans la nappe phréatique en hiver, quand celle-ci est à son plus haut niveau. Le premier risque écologique est donc d’assécher les nappes. Les pompages doivent se cantonner à des périodes de pluie intense et sont contrôlés par les préfectures.

Les agriculteurs plaident la survie de leurs cultures

À qui l'eau retenue dans les mégabassines est-elle destinée ? "Les agriculteurs irriguent pour sauver leurs cultures", nous répond Thierry Boudaud, agriculteur. Selon lui, qui est aussi président de la COOP de l’eau 79 à Vouillé (Deux-Sèvres), les 450 agriculteurs qui devraient bénéficier du projet sont en polyculture-élevage. Les bêtes mangent principalement du maïs, très gourmand en eau, et qui nécessite d'irriguer beaucoup en été. Les opposants au projet plaident plutôt pour l’adaptation à la baisse des ressources en eau, en cultivant des céréales qui en nécessitent moins. 

Pour les opposants aux mégabassines, c'est aussi leur efficacité qui est en cause. "Lorsque vous faites passer de l'eau du sous-sol à la surface", nous explique l'hydrobiologiste Christian Amblard, "vous l'exposez au soleil, donc à un processus d'évaporation". Le scientifique estime aussi que des bactéries toxiques risquent alors de se développer, qui rendraient l'eau inutilisable. Plus globalement, les hydrologues dénoncent l'artificialisation des sols, utilisée pour maintenir le modèle d'exploitation agricole actuel, et plaident pour la création de haies et de zones humides.


La rédaction de TF1info | Reportage : Joséphine de Francqueville, Frédéric Jolfre

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