VIDÉO - Sports d'hiver : l'essor prometteur des skis recyclables et écologiques

Benoît Leroy | Reportage : Christophe Abel et Stéphane Deperrois
Publié le 18 décembre 2022 à 17h20

Source : JT 20h WE

Les sports d'hiver cherchent, eux aussi, à devenir plus vertueux et plus écologiques.
Chaque année, 500.000 paires de ski sont jetées en France.
Les leaders du secteur, mais également des startups émergentes, se sont lancés le défi du ski recyclable.

À la poubelle, voilà où finissent vos skis. Et pour cause, ils ne sont pas recyclables. À Gilly-sur-Isère (Savoie), Thibault Chervaz, le responsable des valorisations dans la société Tri-Vallées, est chargé de faire le choix. Les skis encore en bon état seront reconditionnés comme votre téléphone portable, ou envoyés dans des stations d'Europe de l'Est. 

Les autres, eux, seront broyés et même parfois enfouis à l'étranger. Aujourd'hui, cette pratique est interdite en France. Alors, le ski est donc souvent incinéré, car il est impossible de récupérer les matières premières. Comme un sandwich, un ski est composé de toute une série d'éléments, collés les uns aux autres, avec de la résine.

Exit la fibre de verre, difficile à recycler

Désormais, les industriels n’ont plus le choix et entament un virage à 180 degrés pour proposer des skis plus vertueux, comme le groupe Rossignol, l'une des entreprises leaders sur le marché des sports d'hiver. "La différence principale entre le ski recyclable et un modèle classique, c'est que dans le recyclable, il n'y a pas de fibre de verre. Il a été remplacé par d'autres matériaux, plus recyclables", explique Elisabeth Foivard, directrice du Site Dynastar, à Sallanches (Savoie). Résultat, ces skis "nouvelle génération" sont recyclables à 77%.

Cette innovation, le groupe Rossignol aurait pu la garder secrète. "Nous avons décidé d'ouvrir les plans à l'ensemble de la concurrence pour inviter l'ensemble des acteurs de l'industrie [du ski] à rejoindre le mouvement", justifie David Bouvier, directeur produits du groupe installé en Isère.

Des innovations qui séduisent les spécialistes du secteur

Côté startups, une jeune savoyarde née avec des skis aux pieds, et passionnée d’écologie va encore plus loin. Après quatre ans de recherche, elle va pouvoir proposer un ski 100% recyclable. "On a d'abord travaillé sur la résine pour en trouver une 'thermoplastique' plutôt que 'thermodurcissable", raconte Camille Mabert, directrice et fondatrice d'ADN Skis. 

Cette technique permet, selon elle, d'avoir une résine qui peut "se dissoudre au contact d'un liquide". Dans le cas de son innovation, cela peut être assimilé "à du vinaigre". "Par la suite, il fallait créer une éco-conception de notre ski. L'idée est de pouvoir démanteler le ski en entier et récupérer les matériaux comme on les avait mis initialement dedans", précise-t-elle dans le reportage du 20H de TF1 en tête d'article. Coût pour ce ski "vert" : entre 400 et 800 euros avec les fixations.

Un prix qui n'a pas freiné le leader de la location, Ski Set, et ses deux millions de clients annuels. "Avec le temps, je pense, que les grandes marques vont faire la même chose", estime Alric Lepeudrey, responsable des achats du groupe. La production a grande échelle de ce nouveau ski doit commencer en avril 2023. 


Benoît Leroy | Reportage : Christophe Abel et Stéphane Deperrois

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