En mission dans le golfe de Gascogne, l'ONG Sea Shepherd a constaté le rejet de milliers de merlans bleus morts par l'un des quatre navires de pêche qui opère dans la zone.Une enquête va être menée par les autorités.
Dans le golfe de Gascogne, un "pillage en règle" se déroule depuis plusieurs semaines. Sur les images capturées par Sea Sheperd et publiées jeudi sur les réseaux sociaux, des milliers de poissons morts flottent à la surface de l'eau. Cet "immense banc de poissons morts", qui s'étend sur près de 3 km2, est la conséquence de la surpêche, affirme l'ONG.
Selon la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali, les pêcheurs auraient capturé ces poissons, identifiés comme étant des merlans bleus, par inadvertance. Ils les auraient remis à l’eau, bien que morts, pour ne pas encombrer leurs cale, explique-t-elle à France 3. Si la pêche de ces poissons n'est pas interdite, les bateaux ont en revanche l'obligation de les ramener au port afin de les déclarer.
Voilà ce qui se passe en ce moment dans le golfe de Gascogne au large de La Rochelle. Quatre navires-usines opèrent dans la zone, dont le Margiris, le deuxième plus grand chalutier du monde (banni en Australie). pic.twitter.com/nA64Fm7VlC — Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) February 3, 2022
Quatre navires-usines opèrent actuellement dans la zone, à environ 300 km au large de La Rochelle. Parmi eux, le Margiris. Il est le deuxième plus grand chalutier du monde et la bête noire des écologistes, qui l'accusent de ruiner les fonds marins. Mesurant 142 mètres et de 6200 tonnes, le navire est en effet capable de traiter plus de 250 tonnes de poissons par jour. Plusieurs pays, dont l'Australie, l'ont déjà refusé aux abords de leurs côtes.
Live en direct du golfe de Gascogne à bord de l'Age of Union, en ce moment sur https://t.co/sCLAM0qsgl @EmmanuelMacron @AnnickGirardin @BarbaraPompili @MerGouv @Ecologie_Gouv #OpOceanKillers #OpDolphinBycatch — Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) February 3, 2022
Contactés par l'ONG, les capitaines de ces bateaux ont tous nié être à l'origine de ce banc de poissons morts. "Mais nous on est sûr que c'est l'un des quatre", affirme à France 3 Lamya Essemlali.
La ministre de la Mer, Annick Girardin, a indiqué peu après la diffusion de ces images qu'une enquête allait être ouverte. "À la vue des images partagées par Sea Shepherd France, j’ai demandé au Centre national de surveillance des pêches de faire la lumière sur ce sujet afin d’identifier les causes de ces rejets importants de poissons", écrit-elle sur Twitter.