VIDÉO - Plage flottante sur la Côte d'Azur : pas encore ouverte, déjà menacée de prendre l'eau

par La rédaction de TF1info Reportage TF1 : Anouchka Flieller et Didier Laborde
Publié le 7 juin 2023 à 22h40, mis à jour le 8 juin 2023 à 9h52

Source : JT 20h Semaine

Au cœur de la polémique depuis plusieurs semaines, le projet de plage flottante de Canua Island dans la baie de Cannes pourrait déjà être en danger.
Les dirigeants du site se disent très inquiets, ils n'ont pas toutes les autorisations administratives pour exploiter leur navire.
Une équipe de TF1 s'est rendue sur place.

Pas encore ouverte, la plage flottante de la Côte d'Azur nage déjà en eaux troubles. Alors que fin mai, les promoteurs de cet espace polémique au large de Cannes étaient persuadés de pouvoir ouvrir ce que certains dénoncent comme une "aberration écologique", le vent semble avoir tourné. Car depuis une semaine, les patrons de Canua Island, projet inédit en France, attendent les dernières autorisations administratives - les permis d'armement et de navigation - pour pouvoir exploiter leur embarcation, toujours bloquée à quai à la Seyne-sur-Mer.

Face à cette situation, ils ont décidé de lancer un appel à l'aide. "Nous implorons le ministre [de la Mer] et le gouvernement de nous laisser travailler", ont-ils plaidé dans un communiqué publié mardi 6 juin en évoquant une "situation qui met en péril l'entreprise et la centaine d'emplois créée", soit 23 personnes au sein de l'équipage et 80 professionnels de la restauration. "Si les permis ne sont pas délivrés à la fin de la semaine, comme nous en avions l'assurance, nous serons contraints de mettre fin aux contrats de ceux qui nous ont fait confiance", préviennent encore Jean-Bernard Falco, Marc Audineau et Tony Philp, le président et les cofondateurs de l’îlot artificiel. 

"On a des actionnaires, on a 5 millions de prêts qu’on doit rembourser, donc on a besoin d’avoir des clients, du chiffre d’affaires, de rembourser nos prêts et de payer nos collaborateurs, tout simplement", fait valoir Macr Audineau auprès de TF1, dans le reportage du 20H à regarder en tête de cet article. Selena, qui avait reçu une promesse d'embauche en février dernier, se désole de son côté d'être toujours dans l'incertitude auprès de notre équipe : "C’est plus que difficile, vraiment. Ça fait des mois que j’attends ce projet. On est quand même le 7 juin, donc la saison est déjà avancée..."

Innovation mondiale ou aberration écologique ?

Les trois promoteurs estiment que cette situation est due à "la volonté de quelques-uns de ne pas voir notre innovation prendre la mer". Il faut dire que depuis l'annonce du projet, la plage flottante de la Côte d'Azur provoque d'importants remous. Canua Island, plateforme de 1750 m² posée sur un trimaran à moteur, est qualifiée d'"innovation mondiale" selon ses promoteurs, et classée comme "navire à passagers" selon la règlementation.

Le projet promet d'accueillir jusqu'à 350 personnes, amenées par navettes. Sur place, elles trouveront un restaurant, un bar-lounge, transats et lits de repos, ainsi qu'une piscine d'eau douce. Soutenue par la ville de Mandelieu-La Napoule, au large de laquelle le bâtiment doit jeter l'ancre - le maire regrette auprès de TF1 que les villes n'aient pas le pouvoir de gérer leur littoral -, l'initiative est fortement contestée par des élus régionaux et par l'association Syllau, qui dénonce des risques d'atteinte à l'environnement et à la biodiversité marine.

Le président de la région PACA, Renaud Muselier a également appelé ces dernières semaines à "refuser cette aberration écologique" alors que les promoteurs affirment qu'il "n'y a pas aujourd'hui en Méditerranée un navire aussi éco-responsable que le (leur)", avec récupération des eaux usées ou utilisation d'un bio-carburant à base d'huiles de friture usagées. Des arguments qui peinent aujourd'hui à convaincre alors que Canua Island semble plus en danger que jamais. D'ailleurs, si ses exploitants recevaient les permis d'armement et de navigation tant attendu cette semaine, cela ne garantirait pas à leur navire de pouvoir prendre le large, car ils devraient encore obtenir de la préfecture maritime de Méditerranée des autorisations de mouillage... qui seraient alors immédiatement contestées en justice.


La rédaction de TF1info Reportage TF1 : Anouchka Flieller et Didier Laborde

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