Le gypaète barbu a fait son retour dans les Alpes françaises après avoir été éradiqué dans les années 1920.En 2015, 212 oiseaux avaient pris leur envol dans l’espace alpin, entre l’Autriche, la Suisse, l’Italie et la France.Aujourd'hui, le rapace est également présent dans le Vercors.
C'est sa barbe sombre en forme de brosse qui donne au gypaète barbu son nom. Facilement reconnaissable à l'âge adulte en raison de la couleur rouille de son plumage ventral, l'oiseau est le plus grand rapace d'Europe. À l'âge adulte, aux alentours de sept ans, il mesure entre 1,10 et 1,30 mètre pour une envergure de 2,90 à 3 mètres. Mais l'oiseau a longtemps été accompagné d'une réputation sulfureuse et infondée, accusé d'enlever et dévorer des agneaux ou même les enfants.
Longtemps surnommé "l'oiseau de Satan" en raison de ses yeux de couleur jaune ou de ses plumes rouille, il a été classé "espèce nuisible" en 1875 puis a disparu des Alpes en 1920. Il faudra plus de 50 ans pour que les premiers programmes de réintroduction soient lancés à travers les massifs alpins européens. Le premier voit le jour en 1978 permettant, 30 ans plus tard, de réintroduire le gypaète dans les Alpes grâce, notamment, à un lâcher de 212 rapaces en 2015 entre l'Autriche, la Suisse, l'Italie et la France. Des oiseaux qui se sont ensuite reproduits avec succès.
Première naissance en 150 ans
La réintroduction de cet oiseau a permis aux habitants du Vercors, un massif situé à cheval sur l'Isère et la Drôme, de l'apercevoir à nouveau lors de randonnées... s'ils sont chanceux. Car le gypaète reste rare. Depuis 2010, le Vercors participe ainsi à un vaste programme européen pour le réintroduire dans la nature. Dix-sept spécimens ont déjà été relâchés dans le massif, dont deux oisillons, dont le 20H de TF1 a suivi le retour à la vie sauvage dans le reportage en tête de cet article. Deux jeunes gypaètes issus de la zone d'élevage en Andalousie puis progressivement relâchés dans le Vercors.
Pour s'assurer que les oiseaux restent en bonne santé, ils sont mesurés, pesés et équipés d'une balise GPS qui permettra de les suivre à la trace et de les secourir en cas de besoin. Ils sont ensuite placés dans un enclos où ils resteront un mois avant de prendre leur envol. Par la suite, ces bébés gypaètes devraient rester dans le secteur. Ils se nourrissent essentiellement d'os, d'où le surnom de "nettoyeur de la nature" donné au gypaète barbu.
Une méthode de réintroduction des gypaètes qui porte ses fruits ces dernières années. En 2022, et pour la première fois depuis 150 ans, un couple de rapaces a donné naissance à un petit sur les Hauts-Plateaux du Vercors. Baptisé Ambane, du nom du roc où il a vu le jour, situé à Laval-d’Aix dans la Drôme, l’oisillon a pris son envol en décembre, et semble depuis en parfaite santé. Le jeune rapace devrait voyager à travers les Alpes durant les trois ou quatre prochaines années avant de revenir s'établir sur le territoire où il est né.
Ses parents, eux, sont restés dans le secteur, laissant espérer une seconde naissance dans les années à venir. Car si les gypaètes barbus ne sont plus en voie d'extinction, l'espèce reste fragile. Une dizaine de nouveaux rapaces doit ainsi être relâchée dans le Vercors dans les prochaines années.
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