Onze zones à faibles émissions (ZFE) sont actuellement en place.Les voitures les plus polluantes sont exclues de ces agglomérations.Le dispositif doit s'étendre, non sans difficultés, à 32 autres métropoles d'ici à 2025.
À l'entrée de certaines grandes villes, des panneaux montrant des vignettes Crit'air signalent le début d'une ZFE (zone à faibles émissions). Au-delà, seuls les véhicules les moins polluants sont autorisés. Cette mesure a été mise en place pour lutter contre la pollution.
À Rouen, les Crit'Air 4 et 5, qui concernent environ 15% des automobilistes, sont désormais interdits. C'est le cas de Régine. "Si je me fais arrêter, j'ai un PV parce que je n'ai pas le droit de rouler dans cette zone. On est tous conscients qu'il faut faire des gestes écologiques et je suis la première à le faire. Mais là, c'est injuste parce que c'est vraiment taxer les gens qui n'ont pas les moyens", déplore-t-elle.
Il est difficile pour elle de se passer de sa voiture. Plusieurs fois par mois, elle doit emmener sa mère à l'hôpital situé dans la ZFE. N'ayant pas d'autres solutions, Régine a choisi d'être hors-la-loi et de ne pas afficher sa vignette Crit'Air 4 sur son pare-brise. D'ici un an et demi, les voitures Crit'Air 3 seront également bannies de l'agglomération. Un tiers des véhicules seront concernés. Peu à peu, la colère monte face à cette règle. Pour la respecter, pas d'autre choix que d'acheter une nouvelle voiture. Ce qui n'est pas à la portée de toutes les bourses. "Qui a les voitures les plus vieilles ? Les ouvriers", constate un habitant. Malgré l'existence d'aides, celui-ci n'imagine "pas sortir 3000 euros... même pour une voiture d'occasion".
Une colère qui pourrait s'amplifier à l'avenir, de l'avis du maire (sans étiquette) de Déville-lès-Rouen, Dominique Gambier. Dans cette commune située à l'entrée de la ZFE, les contrôles sont rares mais dès l'an prochain ils seront effectués automatiquement par des caméras. Avec à la clef, une amende de 68 euros pour les automobilistes en infraction.
"Ce n'est pas pour embêter les gens"
Le même sentiment d'injustice est en train de naître à Toulouse, où l'équipe du 20H a pu assister à une réunion anti-ZFE. La mise en place d'exceptions, consistant à sortir quelques boulevards de la zone pour permettre aux voitures les plus polluantes de rejoindre un parking de station de métro, n'a pas permis d'apaiser la situation. Un pass pour les petits rouleurs a également été mis en place sans convaincre tous ses utilisateurs.
Le maire (DVD) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, n'envisage pas pour autant d'assouplir les règles, au risque que le dispositif perdre de son efficacité : "Ce n'est pas pour embêter les gens, c'est parce qu'il y a un gros problème de santé publique", explique l'élu. Pour lui, la solution doit venir de l'État. Il réclame un doublement des primes pour changer de voiture.
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