POLLUTION - Des tonnes de poissons, qui flottaient sur la Seine, à proximité d’Herblay-sur-Seine, ont été repêchées par le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (SIAAP) ce samedi, selon Le Parisien. A l’origine de cette hécatombe, un incendie de l’usine d’épuration des eaux d'Achères qui a provoqué un dégagement d'eaux non traitées.
"Il y a des poissons morts partout, partout,…" Sur des kilomètres, des tonnes d’animaux flottaient sur les eaux de la Seine, à proximité d’Herblay-sur-Seine, avant que le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (SIAAP) ne s’affaire à les repêcher ce samedi 6 juillet. Le maire d'Herblay-sur-Seine, Philippe Rouleau, décrit une "catastrophe écologique" alors que le syndicat se dit "pleinement mobilisé afin de préserver au maximum l'équilibre" du fleuve.
Trois tonnes de poissons asphyxiés
A l’origine de cette hécatombe, qui a coûté la vie à trois tonnes de poissons, selon Le Parisien, l’usine d’épuration des eaux d'Achères. Située dans les Yvelines, elle est l'une des plus grandes du genre en Europe et traite 70% des eaux usées de l'agglomération parisienne. Seulement, mercredi dernier, l’un des bâtiments de ce site classé Seveso, c’est-à-dire qu’il présente des risques majeurs, a été ravagé par un incendie. Et a provoqué un déversement "important d’eaux partiellement traitées" dans la Seine, pendant près de deux heures, selon le SIAAP qui gère le site.
⚠️ #Yvelines #Achères ce 3 juillet 2019 à 17h un feu s'est déclenché ds un des bâtiments du @Le_SIAAP Important nuage de fumée visible de l'extérieur du site Intervention en cours des pompiers 18h30 : à ce stade le nuage de fumée n’est pas toxique pas de confinement nécessaire pic.twitter.com/CGtDGNiHHO — Préfet des Yvelines (@Prefet78) 3 juillet 2019
Résultat : des poissons décédés sont remontés à la surface, samedi matin, en aval de la principale station d’épuration de la région principale, à cause du manque d'oxygène dans l’eau.
Des dizaines d'années de reproduction anéanties
Manu, un pêcheur
Sur Facebook, les pêcheurs de la zone ont exprimé leur écoeurement. Parmi eux, Julien. En "live" sur son bateau, il décrit un "fléau d’une ampleur colossale" et une odeur nauséabonde. "La Seine est vidée"¸ dit-il en filmant "tous les points blancs qui sont des poissons". Un autre, Manu, qui a publié des photos d’animaux flottants sur la surface, a interpellé la SIAAP. Il dit espérer que les responsables feront "le nécessaire" afin de réparer "les dégâts sur la faune piscicole". "Ce sont des dizaines d’années de reproduction qui sont anéanties", regrette-t-il.
Si la source de pollution des eaux a été rapidement stoppée, le retour à la normale devrait se faire attendre, selon un communiqué du syndicat. Les causes : des "fortes chaleurs" et un "faible débit du fleuve".
Point de situation suite à l'incendie du 3 juillet. pic.twitter.com/Kbq2mAwLGS — SIAAP (@Le_SIAAP) 6 juillet 2019
Sur Facebook, Philippe Rouleau lançait ce vendredi matin un "coup de gueule" sur le compte de la ville, regrettant de ne pas avoir été informé des risques liés à l’incendie de l’usine. Contacté plus tard par Yann Bourbon, directeur du site, l’élu LR s’est montré plus rassurant dans l’après-midi, assurant qu’il n’y avait "aucun problème pour les humains et les oiseaux". Cité par l’AFP, Yann Bourdon estime en effet que l'eau de la Seine n'est "pas à usage domestique". Le maire de la commune a cependant interdit les sports nautiques et la baignade dans la zone.
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