Urgence climatique : 3 propositions pour passer des vœux pieux à l'action

par Fabrice BONNIFET Fabrice Bonnifet
Publié le 4 juillet 2022 à 16h22
JT Perso
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Source : Sujet TF1 Info

La France, comme les autres pays du monde, est loin de respecter ses engagements climatiques, comme vient encore de le montrer le dernier rapport du Haut conseil pour le climat.
Fabrice Bonifet, président du C3D, le Collège des directeurs du développement durable, nous livre son édito, et trois propositions.

Dans l’indifférence générale, le Haut conseil pour le climat a publié vendredi 1er juillet son rapport annuel, et les constats sont affligeants. Parmi les 25 orientations de la stratégie nationale bas carbone, seules 6 bénéficient de mesures au niveau requis pour l’atteinte des budgets carbone par secteurs d’activités. Autrement dit, les moyens et les décisions politiques pour respecter les objectifs de baisse des émissions de CO2 sont nettement insuffisants, et par conséquent la trajectoire de décarbonation associée à l’engagement pris par la France lors de la COP21 à Paris semble aujourd’hui plus que compromise. 

 

Si nous souhaitions nous remettre sur la bonne voie, cela impliquerait un doublement du rythme annuel de réduction des émissions pour atteindre environ -16 Mt éqCO2 (-4,7 %) en moyenne sur la période 2022-2030, ce qui doit être comparé aux réductions annuelles observées de -8,1 Mt éqCO2 (-1,7 %) depuis… 2010. Voilà qui peut nous renseigner sur le chemin à parcourir, si, justement, nous avions vraiment la volonté de l'emprunter. 

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Et s’il n’y avait que la France qui était en dehors des clous, notre image de pays des "Lumières" en souffrirait sans doute un peu, mais comme désormais il faut les éteindre, disons que nous montrons bien l’exemple dans l’hypocrisie généralisée qui consiste surtout à proclamer, mais à ne jamais faire précisément. Alors, si quasiment personne - États ou entreprises, ne parlons pas des citoyens, empêtrés dans un système bien verrouillé - ne respecte ses engagements climatiques, ce que la COP27 confirmera à la fin de l’année, il serait peut-être temps de reconsidérer la façon de les prendre. Si nous ne sommes pas prêts à faire ce douloureux constat, cessons a minima de nous plaindre lors des prochains épisodes de, au choix : canicules, sécheresses, mega-feux, vagues de migrations climatiques, inondations, pluie de grêlons gros comme des poings, tornades... dont la fréquence et la gravité ne feront qu’empirer dans les années à venir.  

En finir avec les vœux pieux

Trois propositions à méditer pour en finir avec les wishful thinking, ou autres promesses de Gascon : il serait temps d’interdire l’exercice de toute fonction "executive", dans un gouvernement ou dans une entreprise, à toute personne qui n’aurait pas suivi au moins vingt heures de formation à propos des causes et des conséquences du réchauffement climatique et du lien entre énergie, biodiversité et économie, comme proposé par Jean-Marc Jancovici, Président de The Shift Project, et par plusieurs ONG. Cette base de connaissance partagée permettrait peut-être à certains de comprendre notamment que non, les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel, la différence entre 1 et 1000 ou encore que la sobriété n’est pas forcément synonyme de misère sociale. 

Autre proposition : tout engagement non supporté par un plan de renoncement doublé d’un autre de financement documenté, revu annuellement et audité a minima par deux organismes tiers indépendants, ne saurait être validé. Enfin, toute décision incohérente, comme par exemple celle de continuer de subventionner des projets associés aux énergies fossiles dans les pays riches, au regard de la trajectoire globale de décarbonation, engagerait la responsabilité pénale de leurs décisionnaires.

Sans être une assurance tout risque, reconnaissons que ces propositions seraient susceptibles d’améliorer la crédibilité des feuilles de route de décarbonation, des entreprises comme des États, pour mettre en œuvre une économie viable libérée du pétrole, du gaz et de du charbon. En attendant, rappelons que depuis l’avènement de la civilisation thermo-industrielle, seules les guerres ou les pandémies ont réussi à faire baisser ponctuellement les émissions de gaz à effet de serre. La question est : saurons-nous enfin nous réveiller pour nous sevrer volontairement et définitivement des énergies fossiles de 5% par an pendant 60 ans ? 


Fabrice BONNIFET Fabrice Bonnifet

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