Dans le Puy-de-Dôme, au pied des volcans d’Auvergne, les ressources en eau s’amenuisent.Les habitants et associations de l’environnement accusent l'usine d’embouteillage de Volvic de consommer trop d’eau.L’entreprise a pris des mesures, mais la préfecture pourrait contraindre davantage les prélèvements.
Dans la propriété de Lucette et Alain, l’eau est partout. Mais beaucoup moins qu’avant. "Quand j’ai acheté en 1972, l’eau arrivait juste en dessous du pont, là, elle est beaucoup plus basse", montre Alain dans le reportage de TF1 ci-dessus.
Le couple habite à quelques kilomètres de la ville de Volvic (Puy-de-Dôme) depuis presque 50 ans. Aujourd’hui, Lucette et Alain sont de plus en plus inquiets. "Il y avait vraiment beaucoup d’eau dans le ruisseau. Quand les enfants étaient petits, c’était un régal et petit à petit, on a vu l’eau qui commençait à baisser. Il y a quelque chose qui se passe d’anormal", affirme Lucette.
Des inquiétudes partagées par les associations locales de protection de l’environnement. Pour elles, le responsable est la société des eaux de Volvic, qui prélèverait autant en hiver qu’en période de sécheresse. "Il y avait énormément de faune et de flore aquatiques qui vivaient là. Évidemment, avec la baisse du niveau, aujourd’hui, plus rien n’existe de tout ça", regrette François-Dominique de Larouzière, membre de l’association Preva, à Mozac, dans le Puy-de-Dôme.
Remontons alors le cours de la rivière, en direction de l’usine d’embouteillage de la marque Volvic. Ici, près de quatre millions de bouteilles sortent chaque jour des lignes de production. L’entreprise veut mettre en avant ses investissements pour réduire les prélèvements en eau. Par exemple, le rinçage des bouteilles en plastique ne se fait plus avec de l’eau, mais avec de l’air. "On a permis de remplacer le rinçage à l’eau des bouteilles pour enlever les poussières par de l’insufflage à l’air qui permet d’économiser l’eau", déclare Emmanuel Gérardin, directeur de la société des eaux de Volvic.
Réduire encore davantage ses prélèvements
Face aux critiques, depuis 2017, l’entreprise assure avoir réduit ses prélèvements en eau de 17%. Elle se dit aujourd’hui elle-même préoccupée par la baisse des réserves. "La réserve de la nappe de Volvic baisse. Des études l’ont montré. Elles montrent que c’est dû au réchauffement climatique qui opère sur tout le territoire, reprend Emmanuel Gérardin. Nous sommes régis par des autorisations qui sont nommées pas l’État, qu’on a toujours respectées. Cette autorisation a évolué. Elle a été réduite cette année", poursuit-il.
L’entreprise Volvic pourrait être contrainte davantage de réduire ses prélèvements en cas de forte sécheresse. Si ces vagues de chaleur s’aggravaient à l’avenir, cela pousserait la préfecture à prendre de nouvelles restrictions. "L’État pourra être amené à prendre de nouvelles mesures, y compris, le cas échéant, une nouvelle baisse des autorisations de prélèvements", a indiqué la préfecture du Puy-de-Dôme dans un communiqué.
Volvic n’est pas un cas isolé. Dans toutes les usines d’embouteillage d’eau minérale, des tensions sur la ressource apparaissent.
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