Martin, 17 ans, sans lycée... comme des milliers d'autres

par Antoine RONDEL
Publié le 10 septembre 2015 à 18h32
Martin, 17 ans, sans lycée... comme des milliers d'autres

INACTIVITÉ FORCÉE - La deuxième semaine de cours tire vers sa fin et les cas de lycéens qui courent après leur lycée se multiplient. A l'instar de Martin, 17 ans. Après avoir loupé son bac en juin dernier, cet adolescent lyonnais n'a pas de nouvelles concrètes sur son avenir.

Rentrée scolaire, rentrée galère. Cela fait un peu plus d'une semaine qu'écoliers, collégiens et lycéens ont fait leur rentrée. Pourtant, nombre d'entre eux sont encore sans affectation. Une situation qui touche particulièrement les lycées.

La Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), principal syndicat lycéen, s'en émeut depuis quelques semaines désormais. "On a reçu des demandes tous les jours", explique un porte-parole de la FIDL à metronews. Ce mercredi 9 septembre, l'organisait dévoilait un chiffre, très conséquent : dans l'académie de Versailles, 700 lycéens étaient sans affectation.

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      Martin, en stress depuis deux semaines

      Mais le phénomène ne se limite pas à la région parisienne. Martin, 17 ans, scolarisé jusqu'en juin dernier au lycée technologique La Mache, à Lyon, peut en témoigner. Après avoir loupé son bac STI2D, le jeune homme a pris la décision de quitter son lycée privé. "Je ne voulais pas y rester, ils ne voulaient pas me reprendre, explique-t-il à metronews. J'ai donc déposé mon dossier au rectorat [dans l'obligation de lui trouver un lycée public, ndlr] pour rejoindre un autre établissement, début juillet. Ils ont laissé passer les vacances et, fin août, je les ai appelés pour prendre des nouvelles, leur montrer que j'étais motivé : sans résultat."

      Pour toute réponse, le rectorat lui dit d'attendre. "Ça fait deux semaines que ça dure, poursuit Martin. Je les appelle jusqu'à 10 fois par jour et, en tout et pour tout, je les ai eus deux fois et mon père, un peu plus. A chaque fois, on me dit que c'est bon pour la semaine prochaine ou pour la fin de la semaine. C'est ce qu'on vient encore de me dire, d'ailleurs."

      
Martin, 17 ans, lycéen sans affectation.
      Martin, 17 ans, lycéen sans affectation. - Martin F.

      Une situation temporaire

      Face à cette situation surprenante, Martin a fait contre mauvaise fortune bon cœur : "Au début, on est content de rester à la maison quand les autres font leur rentrée." Mais à cette sensation se substitue un début d'inquiétude. Une angoisse à laquelle Jean-Marie Krosnicki, inspecteur d'académie adjoint du Rhône, s'empresse de répondre : "Ce mercredi, 35 élèves de seconde, 24 de première et 107 de terminale étaient en attente d'affectation. C'est un peu plus que l'année dernière, et nous avions réglé le problème en trois semaines."

      Il reste difficile de connaître les raisons de cette attente, que l'académie semble relativiser : "Faisons le calcul : 997 lycéens sur 1000 sont affectés dans une classe." Manière de dire qu'il y aura toujours des retard d'affectation ? "Il y a une marge de gain à conquérir, reprend Jean-Marie Krosnicki. Mais si on observe le nombre de déménagements, le fait que notre département est au cœur des flux migratoires..."

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      Les classes, oui ; les options, non

      Pour la FIDL, il y a aussi un autre problème : "Le manque de ressources est évident au sein de l'Education nationale, en termes de professeurs et d'infrastructures". Interrogé sur le sujet, Jean-Marie Krosnicki nuance : "Les places, on les a. Mais c'est vrai qu'on ne peut pas cacher une certaine tension au niveau des ressources humaines." Concrètement, ce n'est pas qu'il n'y a pas assez de professeurs, c'est qu'il n'y a pas assez de diversité de professeurs pour répondre aux demandes d'orientation des élèves.

      Martin peut être rassuré : il retrouvera bien les cours... mais pas forcément dans l'orientation qu'il souhaite. "En attendant, je me mets à la page pour pas arriver avec l'étiquette du redoublant." Et d'éviter de décrocher. Qu'il ne s'inquiète pas trop : au rectorat de Lyon, "on fait confiance aux directeurs d'établissements et aux professeurs pour faire bon accueil aux élèves."

      On l'a dit à Martin, il est rassuré. Mais on le rappellera quand même dans trois semaines. 

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