BULLETIN DE PAIE - Les joueuses de l'équipe des Etats-Unis ont évoqué ce dimanche le scénario d'une grève si elles n'obtenaient pas les mêmes conditions salariales que leurs homologues de l'équipe masculine.
Elles sont prêtes à tout pour changer la donne. Dimanche, les joueuses de l'équipe des Etats-Unis de football ont laissé planer le spectre d'une grève si elles n'obtenaient pas les mêmes émoluments que leurs homologues de l'équipe masculine. Interrogée sur la chaine CBS par la journaliste Norah O'Donnell, Carli Lloyd, buteuse et vedette de la "Team USA" a exprimé toute sa détermination : "Nous pensons que nous sommes traitées comme des citoyens de seconde classe(...) nous sommes prêtes à faire tout ce qu'il faut pour obtenir ce que nous voulons."
Elles voyagent en classe économie tandis que les "mecs" sont en business
Selon les joueuses, les recettes de billeterie des matchs des féminines se sont élevées à cinq millions de dollars en 2016 tandis que la fédération américaine a enregistré un manque à gagner d'un million pour les matchs des hommes. Becky Sauerbrunn, Morgan Brian et Christen Press ont rappelé que leur indemnisation journalière était moins importante que celle de leurs pairs masculins et notamment qu'elles voyageaient en classe économie, alors que l'équipe masculine se déplace en classe business. "On veut aller de l'avant et nous savons, les propres projections de la Fédération le montrent, que nous leur rapportons de l'argent. C'est donc injuste d'être payées moins", a regretté la capitaine de l'équipe, Becky Sauerbrunn.
Team USA soccer players allege gender discrimination https://t.co/Le5fi0cSyq pic.twitter.com/aVd93H85VU — CBS News (@CBSNews) 21 novembre 2016
Nous sommes les meilleures au monde, nous devons être traitées comme les messieurs
Morgan Brian, joueuse de l'équipe américaine
"Ce que nous faisons a une dimension historique, cela ne concerne pas seulement cette équipe, mais aussi les générations à venir et la société en général", a expliqué Lloyd, qui avait inscrit un triplé lors de la finale de la dernière Coupe du monde (5-2 face au Japon), au Canada. "Nous sommes les meilleures au monde, nous devons être traitées comme les messieurs", a souligné Morgan Brian, l'une des internationales, qui a lancé, courant 2016, une procédure en justice contre sa fédération pour inégalités salariales. Les Etats-Unis, qui culminent à la premère place du classement FIFA, sont l'une des équipes de référence du football féminin avec un palmarès de quatre sacres olympiques (1996, 2004, 2008, 2012) et trois titres de championnes du monde (1991, 1999), dont le dernier, en 2015, suivi à la télévision par 30 millions d'Américains.