VIE NOCTURNE – Des bars de nuit lillois, qui respectent pourtant les normes sonores, sont attaqués en justice ou physiquement par des riverains exédés. Tandis que les fermetures se multiplient, la mairie va bientôt présenter sa nouvelle charte de la vie nocturne.
Pas facile de conjuguer vie nocturne d'un centre-ville et tolérance des riverains. Depuis ces dernières années, les contrôles de police et les fermetures d'établissements de nuit (Le Salsero, Le Djoloff, Le Détour, La Chimère....) se sont multipliés à Lille pour cause de nuisances sonores. Dorénavant, des voisins irascibles se battent pour faire fermer des bars ou des discothèques, qui jouent pourtant le jeu du respect des décibels.
Ouvert depuis deux ans dans la très animée rue Masséna, la boîte de nuit La Relève est aujourd'hui en procès avec un propriétaire qui dénonce des sons trop élevés. "La police a procédé à des contrôles, il y a deux semaines, nous indique l'un des deux gérants. Nous avons des limitateurs et nous sommes aux dernières normes. Cette rue festive est très appréciée des Lillois et nous jouons le jeu. Aucun autre locataire ne s'est plaint, d'autant plus qu'ils paient leur loyer deux fois moins cher ici." De son côté, le propriétaire concerné affirme "assumer le caractère bruyant de la rue, mais pas le manque d'insonorisation de la discothèque" et réclame "une mise en conformité."
Des actes de violence
Une autre affaire a franchi un cran supplémentaire, avec des actes de violence commis par un riverain, dans la nuit du 18 au 19 octobre. Un voisin agressif du café culturel l'Écart, rue Jeanne-d’Arc, a débarqué en pleine soirée avec un outil et a abîmé l'installation sonore devant des clients médusés. La police l'a interpellé, puis il a été reçu, mercredi par Franck Hanoh, adjoint à la vie nocturne. L'homme a déclaré avoir agi ainsi pour "déclencher une prise de conscience chez les gérants du bar".
Encore choqué, le propriétaire n'a pas souhaité s'exprimer plus sur cette affaire, rappelant juste qu'il irait au bout de sa plainte. Le soir de l'agression, le niveau sonore était pourtant habituel, selon les gérants et les clients. L'Ecart avait déjà été sommé par la ville d'alléger considérablement la programmation de ses concerts. Seuls deux événements sont tolérés par an.
Tandis qu'une nouvelle charte de la vie nocturne va bientôt remplacer celle de 2003, les patrons de bars de nuit espèrent plus de tolérance. "Nous aimerions que des espaces de conciliation avec le voisinage soient mis en place, plutôt que d'envoyer directement la police et lancer des fermetures, nous expliquait Amandine Bretones, patron du Peek A Boo et présidente du collectif de cafés-concerts lillois Culture bar-bars. Si ça continue, la vie nocturne va progressivement disparaître à Lille. Il doit pouvoir exister des lieux pour des petits concerts, autres que les grandes salles subventionnées."
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