A Toulouse, le planning familial en sursis

Publié le 16 janvier 2015 à 14h14

SANTE – L’antenne locale de l'association qui a fêté ses 40 ans en 2014 pourrait, selon ses salariées, fermer en février si 51.000 euros ne sont pas débloqués d'urgence.

C'est un petit local de 45 mètres carrés près de la gare Matabiau. Ici, au planning familial, plus de 1.300 personnes viennent chaque année s'informer sur la contraception ou chercher un accompagnement anonyme et gratuit sur les démarches à suivre pour pratiquer une interruption volontaire de grossesse (IVG). Mais, peut-être plus pour très longtemps, si l’on en croit le grand drap blanc tiré sur la façade et qui alerte sur le risque de fermeture de l’association.

En cause, une situation financière délicate. "Si nous ne trouvons pas d’urgence 51.000 euros, nous fermerons au mois de février avance Sigrid Champeau, une des trois salariées. Nous faisons face à un déficit chronique de 16.000 euros".

Le budget annuel de l’association, de l’ordre de 110.000 euros, est issu en grande majorité de subventions de l'Etat, de la région Midi-Pyrénées, de la mairie de Toulouse, de Toulouse Métropole, du Conseil général de la Haute-Garonne et de l'Agence régionale de santé. Selon les salariées, si la plupart des subventions se maintiennent, sauf notamment "du côté de l’Etat ou de Toulouse Métropole", "les frais, eux, ne baissent pas".

Les collectivités prêtes à soutenir l’association

"Les subventions de Toulouse métropole ont baissé de 10.000 à 7.000 euros car elles sont attribuées sur la base de projets, confirme Julie Escudier, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de la Cohésion Sociale. Mais ceci parce que l'association n'intervient plus que sur une commune de l’agglomération. En revanche, celle de la ville de Toulouse, qui met aussi le local à disposition gracieusement, a augmenté de 1.000 à 4.000 euros".

Pour les collectivités, l'association essuie surtout les plâtres de trois condamnations aux prud’hommes en 2014 qui ont coûté au total plus de 44.000 euros. Elles se disent néanmoins prêtes à soutenir le planning dans la mesure du possible. "Nous ne pouvons débloquer des subventions que sur la base de projets mais nous allons examiner cela avec l'équipe", explique Nadia Pellefigue, vice-présidente du conseil régional en charge de l’Egalité homme-femme, qui met aussi en avant le marché public que la coordination régionale du planning vient de remporter avec la LMDE auprès de la région pour 160.000 euros.

"L’IVG n’est pas un droit acquis"

Toujours est-il que, pour les salariées, il est difficile "de fournir un service de qualité" dans ce contexte de déficit chronique. "Nous avons dû raccourcir les plages horaires de permanence et n'arrivons pas à répondre à tous les appels". Elles défendent la raison d’être du planning familial dans un contexte où " l’IVG n’est pas un droit acquis et où des inégalités d’accès subsistent, explique Sigrid Champeau. On voit des femmes passer deux semaines à obtenir des informations fiables sur les démarches à suivre pour avorter ou tomber sur de fausses informations sur des sites anti-IVG bien référencés . Nous sommes aussi les seuls à aider celles qui ont dépassé le délai légal de 12 semaines".

En attendant un rendez-vous avec Nadia Pellefigue jeudi prochain, le planning, manifestera samedi à l’occasion des 40 ans de la promulgation de la loi sur l’IVG et a lancé une pétition en ligne ainsi qu'une souscription qui lui a permis de récolter près de 400 euros.


La rédaction de TF1info

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