Abonnements à Charlie à la Région : "Cela relève de la liberté de chacun", pour l’UMP

par Sibylle LAURENT
Publié le 20 janvier 2015 à 16h03
Abonnements à Charlie à la Région : "Cela relève de la liberté de chacun", pour l’UMP

POLITIQUE – Dimanche, un conseiller régional UDI avait refusé l’abonnement à Charlie Hebdo souscrit par Jacques Auxiette pour tous les élus. L’UMP va dans le même sens, alors que le président de Région rassemble aujourd’hui les présidents de chaque groupe, pour discuter d’initiative à développer après les attentats.

"Grotesque." "Maladroit." François Pinte, conseiller régional et président de l’UMP de Loire-Atlantique en remet une couche sur twitter , après la décision de Jacques Auxiette, d’abonner les 93 élus des Pays de la Loire à Charlie Hebdo "sans leur accord". La décision du président de Région a en effet été annoncée, en guise de solidarité après le sanglant attentat des frères Kouachi.

Mais visiblement, le geste n’a pas été du goût de tous. Dimanche, l’Angevin Dominique Richard, un conseiller régional de l’UDI a dégainé le premier. Dans une lettre ouverte au président de Région , il lui demandait… de ne pas l’abonner à l’hebdomadaire satirique.

"Ne pas provoquer"

"En parodiant cette phrase prêtée à Voltaire, je hais ce qu’écrit et dessine Charlie Hebdo, mais je me battrai pour qu’il puisse paraître comme l’ensemble de la presse d’opinion", justifiait l’ancien député du Maine-et-Loire, spécialiste du secteur audiovisuel quand il était à l’Assemblée nationale. "Mais mon farouche respect de la liberté de Charlie ne doit pas faire obstacle à ma propre liberté de partager la recommandation du Pape François et d’inviter à ne pas "provoquer, insulter la foi des autres, la tourner en dérision"".

Lundi, François Pinte, le président de l’UMP Loire-Atlantique a ainsi lui aussi pris ses distances avec la décision de Jacques Auxiette. "Notre groupe considère qu’un abonnement individuel relève de la liberté de chacun. Aucun abonnement ne peut être souscrit sans l’accord de l’intéressé", indique-t-il. Pour autant, depuis les attentats, il n’a pas manqué d’afficher son soutien à Charlie-Hebdo sur les réseaux sociaux.

L’UMP se met pourtant sur les rangs dans le débat sur l’après Charlie Hebdo. Jacques Auxiette a en effet convié ce mardi l’ensemble des Présidents des groupes politiques de la majorité et de l’opposition du Conseil régional, afin de faire le "point et réfléchir ensemble à des propositions concrètes à court, moyen et long termes", après le drame, notamment dans l’enseignement secondaire, dont la Région a la charge.

François Pinte a annoncé qu’il s’y rendrait, au nom de l’UMP. "Il s’agit d’une bonne initiative, qui doit se traduire par des actions concrètes et efficaces. Les déclarations de bonnes intentions ne peuvent pas suffire", indique-t-il. Il entend surtout présenter trois "initiatives simples et fortes" : d’abord, "l’affirmation des symboles de la république", en hissant le drapeau français dans tous les établissements scolaires avant les grandes fêtes nationales.

Il souhaite aussi sensibiliser davantage aux institutions de la République, à travers un parcours "lycées tricolores" et un système de jumelage avec des institutions "incarnant le civisme" (régiment, commissariat, tribunal, pompier…) l’UMP milite enfin pour la mise en place d’une "grande journée régionale du civisme et du patriotisme" dans tous les établissements d’enseignement dépendant de la région, en présence des conseillers régionaux de proximité, toutes tendances confondues, le 11 janvier ou le 18 juin.


Sibylle LAURENT

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