Après le drame d'Albi, une rentrée sous le signe de "l'émotion"

Publié le 2 septembre 2014 à 11h36
Après le drame d'Albi, une rentrée sous le signe de "l'émotion"

REPORTAGE – L’émotion était toujours vive ce matin devant l’école Edouard-Herriot à Albi, où une enseignante a été assassinée par la mère d’une élève en juillet dernier, lors du dernier jour de classe.

Chaussures neuves, cartable tout propre et cheveux bien coiffés : ce matin, Ambre, Clara, Antoine et leurs camarades ont repris le chemin de l’école. Leur unique préoccupation du jour est de savoir à côté de qui ils seront assis en classe. Ils n’ont même pas remarqué la présence – il est vrai discrète - des forces de l’ordre. Pour eux, c’est donc une rentrée "normale", comme le souhaitaient les parents d’élèves et enseignants de cette école d’Albi où, il y a deux mois, l’institutrice Fabienne Terral-Calmès a été poignardée.

"Il y a de l’émotion", note une jeune mère de famille. Son fils, qui entre cette année en CM1, avait été, il y a quelques années, dans la classe de l’enseignante assassinée. "Nous lui avons expliqué ce qu’il s’est passé. Il a fait un dessin et n’a jamais souhaité en reparler. Les vacances se sont déroulées normalement", poursuit la maman. Mais cela n’a pas été le cas pour tout le monde. "Mes enfants étaient vraiment choqués, tout tournait autour de ce drame à la maison", explique un autre parent d’élève.

L’école réaménagée

Pour limiter au maximum le retour de certains traumatismes chez les enfants, le bâtiment de la maternelle a été entièrement repensé durant l’été. "Rapidement après le drame, et en concertation avec l’équipe pédagogique, il a été décidé de mener des travaux assez conséquents, explique Stéphanie Guiraud-Chaumeil, maire d’Albi. Les trois classes du rez-de-chaussée ont notamment été transformées en deux classes et une salle de psychomotricité."

Montant de la facture pour la municipalité : 200 000 euros. Le gros œuvre a pu être achevé avant la rentrée, les travaux de second œuvre s’achèveront quant à eux à la Toussaint. En attendant, deux classes ont fait leur rentrée dans des préfabriqués. Un moindre mal, selon Jérôme Durand Freiche, parent d’élève et président de l’association Les enfants d’Edouard-Herriot. "Cela nous rassure. Les enfants ne vont pas se retrouver dans le même contexte et vont pouvoir repartir sur de bonnes bases."

Cellule d’écoute réactivée

Pour s’en assurer, un psychologue sera présent dans l’établissement scolaire pendant toute cette semaine de rentrée. Ce matin, juste après l’entrée en classe de leurs enfants, les parents ont été priés de ménager les enseignants en abordant avec eux uniquement le travail de leurs enfants. Ils ont toutefois pu poser leurs questions à une équipe de médecins et infirmiers scolaires mise à leur disposition.

UNE ASSOCIATION PARENTS-PROFESSEURS

L’association Les enfants d’Edouard Herriot est née au lendemain de la marche blanche organisée en hommage à l’enseignante, en juillet dernier. "Nous avons voulu poursuivre cet élan de solidarité, explique Jérôme Durand Freiche. L’idée est d’aider les enfants qui ont vécu le drame à trouver un moyen d’aller de l’avant, en finançant par exemple davantage de sorties scolaires qui sortent de l’ordinaire." 
Site Internet : http://enfants-edouard-herriot.fr


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info