Attentat de Nice : comment repérer les rumeurs sur les réseaux sociaux

Publié le 15 juillet 2016 à 20h52
Attentat de Nice : comment repérer les rumeurs sur les réseaux sociaux

INTERNET - Après l’attentat de Nice, comme après chaque drame, les images choquantes, infos bidonnées et autres faux avis de recherche prolifèrent à une vitesse folle sur les réseaux sociaux. Metronews vous donne les outils pour démêler le vrai du faux.

Après l’attaque d’un camion sur la foule à Nice, qui a coûté la vie à au moins 84 personnes le soir du 14 juillet, un immense élan de solidarité s’est déployé sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie. C’est dorénavant le cas à chaque événement grave, de nombreuses images et vidéos de victimes, faux avis de recherches, rumeurs et autres extrapolations loufoques se sont rapidement propagées au cours de la nuit, puis tout au long de la journée ce vendredi.

À 00h51, deux heures après l’attaque de Nice, le ministère de l’Intérieur a recommandé aux internautes, par le biais de son compte Twitter, d'arrêter de partager des contenus, sans en avoir vérifié la source, afin de ne pas contribuer à la diffusion de rumeurs.

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 Règle n°1 : je ne partagerai pas d’info sans vérifier la source
Un peu plus tôt, trois prises d’otages venaient d’être évoquées sur Twitter : l’une dans un restaurant Buffalo Grill et les deux autres dans des hôtels, Le Negresco et le Méridien, situés à proximité du lieu de l’attaque. Une information bidon, relayée pourtant par plusieurs chaînes d’infos. Une autre rumeur parlait d’un incendie à la Tour Eiffel.

D’où l’intérêt, vous le voyez, de "recouper" une information avant de la partager. Si vous trouvez au moins trois sources concordantes, à condition évidemment qu’elles soient jugées comme sérieuses, vous pouvez considérer qu’il s’agit d’une information fiable.

Pour éviter de se faire piéger, sachez que les autorités diffusent des informations sur les mesures de sécurité en cours et l'avancement des enquêtes. Vous pouvez les trouver sur les réseaux sociaux, en vous abonnant aux comptes de la Gendarmerie nationale ( Twitter ou Facebook ), du ministère de l’Intérieur ( Twitter ou Facebook ) ou du ministère de la Justice ( Twitter ou Facebook ).

 Règle n°2 : je ne regarderai pas des vidéos choquantes
Des vidéos choquantes montrant le camion fonçant sur la foule ou des corps gisant sur le sol circulent sur Twitter et Facebook depuis jeudi soir. Pire encore, elles se lancent automatiquement au moment où elles apparaissent à l’écran. Inutile d’infliger à votre esprit la vue de ces contenus choquants.

D’autant qu’il existe un moyen pour désactiver la lecture automatique des vidéos. Sur Twitter, il faut se rendre dans les paramètres et désactiver les options "Ne pas m’informer avant d’afficher les contenus qui peuvent être choquants" et "Lecture automatique des vidéos".
 


Sur Facebook, l’option peut être désactivée, aussi bien sur iOS qu’Android, en vous rendant dans les paramètres de l’application, puis dans l’onglet "Vidéos et photos". Ou depuis un navigateur web, en allant sur cette page web .


Règle n°3 : je signalerai les contenus choquants
La diffusion d'images montrant des victimes est passible de 15.000 euros d'amende en France. En signalant les comptes qui postent ces vidéos, Twitter et Facebook pourront bloquer et supprimer le contenu d’autant plus rapidement.

Images choquantes, appel au terrorisme, propos islamophobes, etc. Il vous suffit de cliquer sur la publication que vous estimez gênante, puis de cliquer sur le menu déroulant, comme dans les deux exemples ci-dessous. Vous n’aurez ensuite qu’à indiquer la raison pour laquelle vous signalez ce contenu.

 Règle n°4 : je ne relayerai pas de faux appels à l’aide
Apparu pour la première fois dans les heures qui ont suivi les attentats de Paris, le hashtag #Portesouvertes (décliné en #PortesouvertesNice), qui permet de proposer un refuge à ceux qui souhaitent se mettre à l'abri, et inversement, s’est rapidement propagé sur le réseau social Twitter.

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Malheureusement, il n'existe pas de moyen imparable pour vérifier si un avis de recherche est bidon ou pas. Vous pouvez toujours regarder les précédents messages, l’histoire de vous faire une idée plus précise de l'auteur. Vous pouvez également lancer une recherche sur Google, à partir de la photo qu’il vient de publier.

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Règle n°5 : je signalerai les "fake" aux autres internautes
Dans la nuit de jeudi, la photo d’un homme avec un turban sur la tête, présenté comme l’auteur de l’attaque de Nice, s’est propagée sur les réseaux sociaux. Or cette image avait déjà fait le tour de Twitter au moment des attaques du 13 novembre à Paris.

En fait, l’image de ce jeune canadien, qui semble pratiquer la religion sikh, a été modifiée afin de lui rajouter une fausse ceinture d'explosifs et un exemplaire du Coran dans les mains à la place de sa tablette.
 

Sur Chrome, il suffit de faire un clic droit sur l’image pour "Rechercher une image avec Google". Vous pouvez aussi copier l'image et la coller dans la barre de recherche Google. Il existe aussi des sites pour vérifier si une image a été retouchée sur un logiciel, comme FotoForensics , Izitru ou encore TinEye .

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Matthieu DELACHARLERY

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