Attentats de Mohamed Merah : cinq ans après, hommages et recueillement à Toulouse pour les victimes du "tueur au scooter"

"Il n'y a pas de vie sans souvenir" : cinq ans après les attentats de Mohamed Merah, des hommages solennels sont rendus ce dimanche à Toulouse aux sept victimes du "tueur au scooter". En présence du ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux, une grande cérémonie est organisée à l'école juive Ozar Hatorah, rebaptisée Ohr Torah. Un moment de recueillement avec énoncé de toutes les  victimes est également prévu près du Capitole.

 Retour sur les faits : le 11 mars, à Toulouse, Merah tuait le maréchal des logis chef Imad Ibn Ziaten, 30 ans. Le 15 mars, à Montauban, le djihadiste assassinait le caporal Abel Chennouf, 25 ans, et le 1ère classe Mohamed Legouad, 23 ans. Grièvement blessé, le 1re classe Loïc Liber, 27 ans, est depuis tétraplégique. 

Enfin, le 19 mars, le jeune homme au scooter attaquait l'école confessionnelle toulousaine, où était scolarisé la fille d'un de ses avocats. Le visage caché par son casque de motard, il exécutait le professeur de religion Jonathan Sandler, 30 ans, ses deux fils Arieh, 5 ans, et Gabriel, 4 ans, ainsi que Myriam Monsonégo, 7 ans, la fille du directeur. Aaron Bryan Bijaoui, 15 ans, avait été blessé. Merah, qui se proclamait "combattant d'Al-Qaïda" et filmait ses actes avec une GoPro, avait ensuite été abattu par les forces de l'ordre le 22 mars à Toulouse.

Cinq ans après cette attaque, pour la première fois, une commémoration est organisée au sein même de l'école. Seule une rencontre d'élèves avec François Hollande, accompagné du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avait eu lieu en novembre 2012. 

Un moment de recueillement est prévu dans les jardins de l'école, en présence notamment de son directeur, qui a perdu sa fillette Myriam dans la fusillade, de la rectrice de l'académie, du rabbin et du maire de Toulouse. L'arbre de vie, une oeuvre d'art offerte par l'artiste Charles Stratos, sera également dévoilée dans la cour du collège-lycée Ohr Myriam et de l'internat Ohr Netsah Yonathan.

 Latifa Ibn Ziaten, mère de la première victime de Merah, ne sera pas présente. Selon elle, ce "n'est pas (s)a place". "Les militaires sont oubliés depuis cinq ans", dénonce-t-elle, constatant que le "seul vrai et émouvant" hommage rendu à Imad, son fils, l'a été par le Maroc, son pays d'origine. 

Ce dimanche après-midi, une autre cérémonie du souvenir avec dépôt de gerbes aura lieu près du Capitole, au pied du magnolia planté en 2013 par François Hollande, en mémoire des sept victimes, y compris celle de Montauban. Après la folie meurtrière de Merah, le djihadisme a fait 238 morts en France, avec les attaques de janvier 2015 à Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, du 14 juillet 2016 à Nice et du 26 juillet à Saint-Étienne du Rouvray.