Au lycée musulman Averroès de Lille, "on se sent trahis et humiliés"

Publié le 11 février 2015 à 17h09
Au lycée musulman Averroès de Lille, "on se sent trahis et humiliés"

REPORTAGE – Après les multiples rebondissements au travers de la presse entre le lycée privée musulman Averroès à Lille et son ancien professeur de philosophie, les enseignants et les élèves sont partagés entre étonnement, incompréhension et trahison.

Le lycée Averroès affirme n'avoir rien à cacher. Il a été pointé du doigt par un ex-professeur de philosophie. Soufiane Zitouni a dénoncé dans une tribune dans Libération , l'antisémitisme culturel de certains élèves et l'islamisme d'autres . Après cette polémique, la direction de l'établissement scolaire nous a ouvert ses portes.

Dans les couloirs, les élèves s'amusent. Ils rient et ne s'inquiètent guère des deux inspecteurs de l'académie de Lille, venus ce mercredi vérifier le respect du contrat d'association qui lie l'établissement privé à l'Etat. "Cette mission d'inspection, c'est nous qui l'avons demandée, tient à préciser Eric Dufour, directeur-adjoint du lycée. C'est important que la vérité soit établie".

Une plainte pour diffamation

Au détour d'un couloir, on ressent un certain malaise chez les enseignants rencontrés. "Soufiane Zitouni ne nous a jamais fait part des faits qu'ils signalent dans les médias, confie une collègue. On ne comprend pas son attitude." Même incompréhension chez les élèves. "On se sent trahis et humiliés, lance Zainab, élève en 1ère littéraire. Comment peut-il dire qu'il a passé cinq mois éprouvants ici ?" Sa camarade, Sondos, renchérit : "C'est hypocrite de sa part. Il était toujours souriant. Et pourquoi parle-t-il d'expérience ? Est-ce qu'on est au zoo ?"

Pour le directeur-adjoint, il y a bien eu une rencontre au cours de laquelle l'enseignant s'est plaint. "Lorsque je lui ai demandé les noms des élèves qui ont tenu des propos tendancieux, il a refusé de les préciser et s'en est allé sans que l'on puisse prendre les mesures nécessaires", raconte Eric Dufour. Pour l'heure, le lycée affirme son intention de déposer plainte pour diffamation. Le professeur, qui s'affirme démissionnaire de son poste, est en arrêt maladie jusqu'au 21 février. Les cours de philosophie sont assurés depuis son départ par son prédécesseur, Stephen Urani, qui se dit "heureux et enthousiaste" d'être là.


La rédaction de TF1info

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