Avec l’épidémie de bronchiolite, les urgences sont débordées

par Sibylle LAURENT
Publié le 2 décembre 2014 à 12h39

SANTE – L’épidémie de bronchiolite revient chaque année, à peu près à la même saison. Face à l’afflux de patients, le CHU appelle à aller d’abord voir un médecin traitant, pour éviter la saturation du service de pédiatrie.

Célia est pâle, elle attend calée contre le mur. Crispée, les traits tirés. La jeune femme regarde son nourrisson couché devant elle, dans un grand lit à barreaux en fer juste à côté de l’entrée du service de pédiatrie du CHU.

Le petit Mayron âgé d'à peine un mois, est atteint de bronchiolite. Dans quelques instants, il va être hospitalisé, et avoir droit à une chambre, qui vient de se libérer. La fin d’une longue attente pour la maman, épuisée. "Je n’ai pas dormi de la nuit, je l’ai amené aux urgences à 9 h." Elle y est encore. Il est pratiquement 15 heures.

Une maladie très contagieuse

Célia n’est en effet pas seule à venir consulter aux urgences du CHU. L ’épidémie de bronchiolite a vraiment commenc é depuis le week-end dernier. "On a eu un pic samedi, à 10 h, avec un flux nourri, et rebelote le dimanche", indique le professeur Christèle Gras-Le Guen, responsable du service. Au total, 300 personnes ont été accueillies sur tout le week-end, contre 90 à la journée en temps normal.

La bronchiolite, qui touche les moins de 18 mois en affecte les voies respiratoires. "L’origine de cette maladie virale est assez mystérieuse, mais elle est très contagieuse", note le professeur. "

Ne pas venir sans avoir consulté avant

Conséquence : le CHU est totalement saturé. "On met en moyenne 5 heures contre trois habituellement pour prendre en charge un patient", explique Christèle Gras-Le Guen. Des conditions difficiles, aggravées par le fait que de nombreux parents, inquiets, se précipitent aux urgences : "Sur 118 passages samedi, seulement 12% ont été gardés", cite le professeur.

Pour faire face, l'hôpital renforce ses moyens : 5 nouveaux lits vont être ouverts. Les équipes soignantes sont renforcées, la garde des pédiatres est doublée, et le plan de communication soigné : "On a pris contact avec le 15 et les médecins libéraux, pour qu’ils fassent aussi passer le message : il ne faut pas se déplacer aux urgences avant d’avoir consulté son médecin traitant. C’est lui qui évaluera la gravité de la situation et jugera au mieux." D’après les courbes de l’an dernier, l’épisode de bronchiolite devrait durer jusqu’à Noël.
 


Sibylle LAURENT

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