Calais : jusqu'à un an de prison ferme pour une agression de migrants

Publié le 13 octobre 2014 à 18h18
Calais : jusqu'à un an de prison ferme pour une agression de migrants

JUSTICE - En septembre dernier, quatre jeunes avaient lancé des cocktails Molotov contre un squat de migrants à Calais, sans faire de blessés.

Quatre jeunes gens, dont trois lycéens, âgés de 18 à 20 ans, "sans histoires", ont été condamnés lundi à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) à des peines allant de six mois à un an de prison ferme, assorties de sursis. En septembre, ils ont jeté des cocktails Molotov contre un squat de migrants à Calais, sans faire de blessés.

Le tribunal n'a pas suivi les réquisitions du procureur de la République qui avait demandé des peines de 18 mois à deux ans de prison ferme à l'encontre des quatre jeunes, dont trois sont en terminale bac pro métallerie et le quatrième au chômage. L'un a 18 ans, les trois autres 20 ans. 

"Un contexte de xénophobie"

"Il y a un décalage entre ces quatre jeunes gens qui présentent bien, au parcours sans histoire, et les faits qu'ils ont commis", a déclaré dans son réquisitoire le procureur, Anne Deswarte. "Ces faits sont graves, par leur nature, leur symbolique et en raison du contexte", a-t-elle souligné, ajoutant: "Il y a un contexte de xénophobie dans l'acte : pour eux, un étranger, c'est forcément un agresseur potentiel."

Les quatre prévenus, reconnus coupables notamment de dégradations et de violences, qui encouraient jusqu'à dix ans de prison, ont affirmé "regretter" les faits et se sont "excusés". En garde à vue, trois d'entre eux avaient déclaré aux policiers avoir été "agressés" par des migrants qui leur avaient volé leur téléphone portable. Deux d'entre eux avaient participé à une manifestation organisée le 7 septembre à Calais par le collectif d'extrême droite Sauvons Calais, anti-migrants.

Plusieurs cocktails Molotov

Dans la nuit du 19 au 20 septembre, ils avaient, à l'issue d'une soirée alcoolisée passée au domicile de l'un d'eux à Calais, préparé plusieurs cocktails Molotov en remplissant des bouteilles de bière d'acide chlorhydrique et de white-spirit. Ils s'étaient ensuite rendus vers 01H45 devant une petite maison squattée par une cinquantaine de migrants, principalement égyptiens, située à proximité, et avaient lancé trois cocktails Molotov. L'un d'eux, qui avait explosé, avait été immédiatement éteint par un migrant qui se trouvait dans la cour, à l'aide d'une couverture.

Ils avaient pris la fuite et s'étaient réfugiés dans la cour d'une entreprise où ils avaient été interpellés peu après les faits. Ils avaient été présentés en comparution immédiate le 22 septembre, mais l'audience avait été reportée à la demande de la partie civile. Trois d'entre eux ont passé deux semaines en détention provisoire. "Dès l'instant où ils ne mettent pas les pieds en prison, ça me va", a commenté l'un des avocats de la défense, Me Arnaud Leroy. "C'est un jugement d'apaisement", a réagi l'avocate de la partie civile, Me Marie-Hélène Calonne.
 


La rédaction de TF1info

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