Ces Toulousains qui inventent la nourriture du futur

Publié le 26 octobre 2014 à 13h24
Ces Toulousains qui inventent la nourriture du futur

INNOVATION – Imprimer ses biscuits en trois dimensions, faire pousser des algues alimentaires à la maison... Metronews a rencontré les inventeurs de projets un peu fous développés au Fablab de Toulouse et qui pourraient bientôt s'inviter dans nos assiettes.

Le Fab Lab de l'Université Paul-Sabatier de Toulouse n'est pas qu'un repaire de "geeks" fabriquant des objets géométriques en plastique. Il suffit de pousser ses portes pour découvrir que des innovations très concrètes sont en train d'y voir le jour, notamment autour de l'alimentation.

Des biscuits imprimés en 3D. " L'utilisation des imprimantes 3D alimentaires va exploser d'ici fin 2014", prédit Nicolas Lassabe fondateur du Fablab de Toulouse . Un potentiel que le fabricant montalbanais de biscuit Poult compte bien exploiter. Une fois remplies de pâtes, les seringues de l'imprimante peuvent dessiner un nombre infini de formes. "On peut imaginer des gâteaux personnalisables et pourquoi pas fournir aux consommateurs des recettes et modèles pour imprimer eux-mêmes leurs biscuits", explique Alexandre Dandan, manager de l'innovation de l'entreprise, qui travaille en lien étroit avec le Fablab. Dans un futur proche, l'entreprise envisage d'installer son propre laboratoire et de permettre aux salariés et à ses clients d'expérimenter l'impression 3D alimentaire.

Une yaourtière à algues. Pour convaincre de l'intérêt de manger des algues, Georges Garcia offre une tartine de tapenade à la spiruline. "Le goût est discret, légèrement salé", commente-t-il. A travers son association La Voie bleue, il mise sur le potentiel des microalgues qui peuvent apporter d'autres sources de protéines dans le futur. Pour cela, il a mis au point une phytotière, sorte de yaourtière à algues, afin de les cultiver chez soi et les déguster fraîches. "L'objectif est de faire sortir la spiruline du rayon des compléments alimentaires", explique-t-il. Un projet pris très au sérieux puisqu'il a été lauréat du Concours mondial de l'innovation. Reste à convaincre des industriels de fabriquer ces phytotières à grande échelle. Confiant, Georges Garcia les imagine dans nos cuisines dans moins de 10 ans.

Quand les poissons font pousser des légumes. Dans un recoin sombre du Fablab, lumières blanches, poissons rouges et végétaux dans des bouteilles en plastique forment un écosystème étonnant. C'est ici que Yann Martinet, responsable du biofablab, travaille avec une dizaine de passionnés sur un projet de ferme en aquaponie. Elle combine élevage de poissons et culture de plants de légumes, l'un se nourrissant de l'autre. "L'eau des poissons se charge d'ammoniac qui est assimilé par le substrat dont se nourrissent les plantes. Ces dernières purifient l'eau qui est réinjectée dans l'aquarium. Le circuit s'autoentretient", explique Yann Martinet. Si le biofablab n'a pas, pour l'heure, d'objectif de commercialisation, il pourrait bien prendre un temps d'avance. Aux Etats-Unis, on mange déjà des légumes et des poissons issus de fermes en aquaponie.


La rédaction de TF1info

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