RASSEMBLEMENT – Un peu plus de 100 000 personnes se sont mobilisées la semaine dernière sur le Vieux-Port de Marseille pour rendre hommage aux victimes de l’attentat à Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Un chiffre très en deçà de la mobilisation à Lyon ou Bordeaux qui s’explique selon Nassurdine Haïdari par la non-mobilisation des habitants des quartiers nord en rupture avec la République.
Tout le monde n’était pas Charlie la semaine dernière sur le Vieux-Port. Comparée aux autres grandes agglomérations comme Lyon, Marseille s’est beaucoup moins mobilisée pour rendre hommage aux victimes des attentats à Paris. 100 000, 110 000 ? Les chiffres fluctuent mais le constat est là. On est bien loin des 300 000 personnes réunies par exemple dans la capitale des Gaules. La faute à quoi ? Aux deux rassemblements le samedi et le dimanche ? Ou est-ce le symbole d’un malaise plus profond dans une ville où la communauté musulmane est plus importante ?
Dans le JDD , un élu sous couvert d’anonymat, souligne qu’à quelques exceptions près, "’il n’y avait que des blancs", dans le cortège marseillais. Une accusation grave ciblant les Marseillais de confession musulmane. Présent lors des rassemblements, le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran) de la région Paca, Nassurdine Haïdari reconnaît qu’une partie des croyants, offensés par les caricatures, ne se sont pas mobilisés autour du slogan "Je suis Charlie" , tout en se méfiant des raccourcis. "Si le mot d’ordre avait été "Nous sommes la France", le chiffre aurait peut-être été tout autre", pose-t-il en préambule.
Une faible mobilisation qui est "un cri d'alarme"
En ce qui concerne les musulmans de Marseille, "attention", prévient-il, seuls 5 % pratiquent vraiment l’islam", indique-t-il. "Trop peu pour leur rejeter la faute de la faible mobilisation", résume le responsable du Cran.
Non pour lui l’explication est tout autre. À l’instar du sociologue, Raphaël Liogier qui a parlé dans metronews la semaine dernière de la "dichotomie" entre le nord et le sud de la ville, Nassurdine Haïdari, estime avant tout que "ce sont les habitants des quartiers qui ne se sont pas mobilisés". Pourquoi ? "Car on ne peut pas demander à des gens marginalisés par le chômage ou le manque de transports de se rassembler", assure-t-il.
Même pas le temps d’une journée ? "L’abysse avec les quartiers s'est creusé depuis trop longtemps pour qu’il y ait un sursaut même dans ce genre d’événements", déplore-t-il, le ton grave. "À travers cette faible mobilisation, c’est un cri d’alarme qui est lancé", conclut-il.
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