ECONOMIE – La fédération française du bâtiment Rhône-Alpes tire la sonnette d'alarme. Selon elle, la situation dans la région est extrêmement préoccupante et le niveau d'activité historiquement bas.
"Quand le bâtiment va, tout va!" disait Martin Nadaud en 1850. Si la célèbre expression du député se vérifiait, pas grand-chose ne devrait tourner rond en Rhône-Alpes. Car selon la fédération régionale du bâtiment , la situation du secteur est "alarmante".
"Nous constatons une dégradation brutale de l'activité. Le rythme des mises en chantier n'a cessé de diminuer et s'établit à fin août à moins de 33.000 logements commencés sur un an. Cela représente une baisse de 22,5% sur la région alors que la moyenne nationale est de -12%", déplore Jacques Blanchet, président de la Fédération française du bâtiment (FFB) Rhône-Alpes. Dans la région, les départements les plus touchés par ce niveau d'activité historiquement bas sont la Loire (-28%) et le Rhône (-37%).
La mise en place d'un "plan d'urgence"
Pour tenter d'enrayer aussitôt que possible cette spirale négative, notamment marquée par la suppression de 6. 300 emplois entre 2008 et 2013, la FFB Rhône-Alpes souhaite la mise en place dans les plus brefs délais d'un "plan d'urgence" composé de dix-sept actions.
"Le plan de relance du logement lancé par le gouvernement va dans le bon sens, mais il ne sera pas efficace avant douze voire dix-huit mois minimum, estime Jacques Blanchet. En attendant, nous demandons donc le déblocage des chantiers arrêtés et à la délivrance plus rapide des permis de construire. Il faut aussi renforcer la lutte contre la concurrence déloyale des entreprises étrangères établies dans l'Union Européenne et qui proposent des travaux à des tarifs très bas en bafouant la réglementation française. Les collectivités locales doivent enfin continuer d'investir car elles jouent un rôle essentiel dans l'activité du BTP", résume le dirigeant.
Les représentants de la FFB Rhône-Alpes vont prochainement rencontrer différents acteurs (conseil régional, banques, collectivités locales, parlementaires) pour présenter le plan d'urgence. Un rendez-vous est également prévu le 25 novembre avec le préfet de région.