Douai : alcooliques, les surveillants fumaient aussi le cannabis des prisonniers

Publié le 10 septembre 2014 à 11h50

JUSTICE – Le tribunal correctionnel de Douai a condamné, mardi soir, deux surveillants de la maison d'arrêt de Douai à dix-huit mois de prison avec sursis et interdiction définitive d'exercer leur activité professionnelle. Ils volaient du cannabis à des détenus et le fumaient sovent dans l'enceinte pénitentiaire.

Ils leur arrivaient de fumer dans les miradors. Deux surveillants de la maison d'arrêt de Douai (Nord) ont été condamnés, mardi soir, à dix-huit mois de prison avec sursis. Ils ont reconnu avoir volé le cannabis destiné aux détenus.

Les deux prévenus, âgés de 35 et 45 ans, ont expliqué à la barre, avoir commencé à ramasser en 2009 les projections dans la cour de promenade, pour leur consommation personnelle (le plus jeune fumant trois joints par jour, et le plus âgé 12).

"On ramassait parfois jusqu'à 50 grammes"

Collègues depuis 2006, les deux hommes s'étaient rapprochés car, "tous deux alcooliques", ils "buvaient lors de leur service de nuit à la maison d'arrêt". Après des problèmes de santé - une pancréatite aiguë pour l'un, des problèmes de dos pour l'autre -, ils avaient laissé tomber l'alcool pour le cannabis, qu'ils volaient aux détenus par "peur de se faire prendre" s'ils en achetaient ailleurs, avait déclaré l'un des prévenus.

"On ramassait parfois jusqu'à 50 grammes. Tous les week-ends, il y a des projections en grosses quantités", a-il décrit. Leurs collègues avaient "senti des odeurs suspectes et ça a fait vite le tour de la prison", a raconté le surveillant le plus jeune.

Au bout de "deux ou trois ans", ce dernier s'était alors mis à voler le cannabis dans les cellules, en "procédant à l'odeur" et récupérant au total "100 grammes" selon lui. "Pris dans l'engrenage", il avait ensuite accepté de fournir de la viande à un détenu de la maison d'arrêt en échange de cannabis, livré au domicile de son collègue car lui-même vivait dans un domaine militaire et avait "peur d'être repéré".


La rédaction de TF1info

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