Expulsion d'une ferme à Notre-Dame-des-Landes : les opposants sur le qui-vive

par Sibylle LAURENT
Publié le 22 avril 2014 à 15h59
Expulsion d'une ferme à Notre-Dame-des-Landes : les opposants sur le qui-vive

AEROPORT – Les opposants sonnent l’alerte. D’après eux, la société Aéroport du grand Ouest et l’Etat "menacent de détruire une ferme occupée", sur la zone d’aménagement du futur aéroport. Pour la préfecture, il ne s'agit pas du début des travaux, mais de lutter contre "des agissements qui relèvent de la délinquance".

Un coup de canif dans le statu quo ? Ce mardi après-midi, le tribunal de grande instance de Nantes a autorisé l’expulsion d’opposants, qui occupent une ferme située à Saint-Jean-du-Tertre sur la commune de Vigneux-de-Bretagne, à une dizaine de kilomètres de Notre-Dame-des-Landes.

Dès mardi matin, des anti-aéroport avaient donné l’alerte  : "Malgré les annonces du gouvernement et de la mairie de Nantes, visant à ne pas débuter les travaux avant l'épuisement des recours juridiques, la société AGO [concessionnaire du futur aéroport, ndlr] et l'État menacent de détruire une nouvelle maison", indiquent-ils. Ils craignent en effet une intervention des forces de l’ordre dès mercredi. "On va défendre coûte que coûte ce bout de maison", a indiqué un porte-parole. "Pour nous cette destruction c'est le début des travaux !"

"Une nouvelle provocation des Zadistes" pour la préfecture

Depuis le 14 avril dernier en effet, des militants occupent une ferme située à Saint-Jean-du-Tertre sur la commune de Vigneux-de-Bretagne , à une dizaine de kilomètres de Notre-Dame-des-Landes, après que les propriétaires ont quitté les lieux rachetés par Aéroport du grand Ouest. L’objectif affiché est de "rénover le bâtiment pour pouvoir réinstaller des activités agricoles".

La préfecture a aussitôt réagi : "Il n’est pas question de commencer les travaux de l’aéroport, mais de tirer les conséquences d’une nouvelle provocation des Zadistes", indique-t-elle dans un communiqué. D’après l’Etat, la ferme a en effet été "investie par effraction et le chemin d’accès bloqué par un tracteur et une remorque". "Cette procédure n’a donc aucun rapport avec le début des travaux de l’aéroport, qui attendent l’épuisement des contentieux en cours ", indique la préfecture. "Mais le report des travaux ne donne pas l’impunité pour des agissements qui relèvent de la délinquance."

Les services étatiques qualifient également de "fallacieux" le maintien d’une pratique agricole sur le site par les opposants : "Toutes les terres entourant ces bâtiments ont été confiées gracieusement par le concessionnaire AGO à des exploitants dans le cadre d’une convention d’usage. Il n’y a donc pas d’interruption d’exploitation."

Mais l'heure est à la mobilisation chez les opposants. Sur les réseaux sociaux, ils appellent à un "soutien massif et diversifié" mercredi matin , dès 5 h sur le site, pour faire face à une éventuelle intervention.


Sibylle LAURENT

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