FAIT DIVERS – La petite Angèle a été retrouvée morte le 11 septembre dernier chez sa mère et son nouveau compagnon. Son père raconte sa version dans un entretien paru ce mardi dans Sud-Ouest.
La fillette avait été retrouvée morte le 11 septembre dernier,
chez sa mère, en Vendée
. Elle avait été martyrisée et étranglée. Et visiblement torturée. Elle avait 4 ans. Un drame sans nom qui a bouleversé la commune de Saint-Georges-de-Pointindoux. La maman de la petite Angèle, qui a reconnu l'avoir étranglée sans pour autant vouloir la tuer, a été mise en examen ainsi que son compagnon à la Roche-sur-Yon pour actes de tortures et de barbarie. L'enterrement a eu lieu samedi dernier. Aujourd'hui, le père biologique de la fillette, qui habite en Charente-Maritime, a choisi de parler. Et de livrer sa version de l'histoire,
dans un entretien ce mardi à Sud-Ouest.
Le couple était âgé respectivement de 16 et 17 ans à la naissance d'Angèle, et a vécu ensemble deux ans en Charente avant de se séparer. Lui, qui travaille comme saisonnier, dit avoir "toujours assumé" la grossesse de sa compagne. Mais d'après le jeune homme, la séparation a lieu à cause du comportement de sa compagne : "Je voulais qu'elle arrête de boire, de fumer des pétards (...) Un soir je suis rentré, elle était partie", témoigne-t-il. C'était en septembre 2011.
"Centres d'intérêt : m'éclater et faire la teuf"
Depuis, le jeune homme dit s'être battu pour récupérer la garde de la petite fille. Après six mois sans nouvelles, il retrouve la trace de son ex-compagne sur un site internet de rencontres. Elle est domiciliée dans le Val-de-Marne. "Centres d'intérêt : m'éclater et faire la teuf", est-il écrit sur le profil internet, raconte le jeune garçon. Il fait une copie de ce profil qu'il joint au courrier qu'il envoie aux services sociaux du Conseil général. Il a en effet décidé de les alerter. "J'ai peur pour le bon fonctionnement de l'éducation de ma fille et j'aimerais la revoir très rapidement", leur écrit-il. Mais après enquête, eux concluent à "une relation relativement satisfaisante avec la mère".
Un juge des affaires familiales est tout de même saisi. Il autorise au jeune papa une visite hebdomadaire. Entre temps, celui-ci a contracté une leucémie. Pris par sa maladie, il n'a pu voir sa fille. Lorsqu'il a appris les faits, cela fait "un an, un an et demi" qu'il ne l'avait pas vue. Aujourd'hui, c'est un homme meurtri. Qui ne comprend pas comment les événements ont pu dégénérer comme cela. Lors de l'enquête, son ancienne compagne, confrontée aux résultats de l'autopsie, a en effet avoué des "actes violents répétés", justifiés par des "punitions". D'après le parquet, le corps portait "des nombreuses traces de coups et de morsures". Les cheveux avaient été arrachés en plusieurs endroits et un tiers du corps présentait des brûlures au deuxième degré.
"J'ai lu dans les journaux qu'Angèle était turbulente", raconte le jeune homme. "C'est la mère qui a dit ça. Mais quand j'allais la voir, c'était une enfant comme les autres, qui avait besoin de se dépenser, de jouer… Pourquoi la mère ne m'a pas contacté ? Elle aurait pu faire la démarche, il y avait plein de solutions extérieures..."