JUSTICE – Un Toulousain de 27 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour s'être attaqué à du mobilier urbain.
Tanguy Aubé était jugé ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Toulouse. Ce militant anti-pub de 27 ans est accusé de "dégradations de biens privés" à l’encontre de la société JC Decaux, spécialisée dans la publicité sur la voie publique. A la fin du mois de juin 2013, en plein centre-ville, aux alentours de midi, le jeune homme a minutieusement déboulonné quatre panneaux publicitaires pour en déchirer les affiches qui défilaient derrière les vitres. "On ne laisse pas aux gens la possibilité de refuser la pub, voilà pourquoi je me suis attaqué à ces panneaux. J’assume mes actes", assure-t-il à la barre du tribunal. "Avait-il une cagoule ? Était-ce pendant la nuit ? Non, c’est donc un acte de violence symbolique", renchérit Julien Brel, son avocat qui a plaidé la relaxe.
"Un combat très sympathique certes, mais qui porte atteinte aux intérêts de mon client", rétorque Me Xavier Flécheux, avocat de JC Decaux qui espère, lui, une condamnation à cent quarante heures de travail d’intérêt général et 1 500 euros de dommages et intérêts. En attendant le délibéré du 13 mars, comment se fait-il que la justice soit arrivée à juger le militant ? Tout simplement parce qu’il s’est livré lui-même … à la police ! C’est là que l’histoire devient cocasse : alerté par téléphone du dysfonctionnement des panneaux, un afficheur de JC Decaux bondit dans sa voiture et prend en chasse le militant ?
Poursuite entre le militant anti-pub et le technicien JC Decaux
Aux enquêteurs qui l'auditionnent après son acte, Tanguy jure qu'il a entendu le conducteur crier à plusieurs reprises : "Je vais te crever". Il m’a talonné un moment avant de toucher la roue arrière du vélo." Et voilà le militant anti-pub parti se réfugier au commissariat où il veut déposer une plainte pour "mise en danger de la vie d’autrui". Sauf que le salarié de JC Decaux est déjà dans les locaux de la police.
Confronté à Tanguy, il affirme aux policiers qu’à aucun moment, il n'a "percuté ou même effleuré de quelque manière que ce soit cet individu ou son vélo". Paroles contre paroles. Les policiers tranchent. La plainte du technicien de JC Decaux est prise en compte. Celle de Tanguy est classée sans suite. Et il est aussitôt interpellé. Vingt-quatre heures de garde à vue, plus tard, il repart avec cette comparution en poche. Tanguy n’en démord pas : "mon combat est moral". Mais pas forcément légal…
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