Il se bat pour récupérer son enfant né sous X

par Sibylle LAURENT
Publié le 23 avril 2014 à 13h07
Il se bat pour récupérer son enfant né sous X

JUSTICE – Diego, 29 ans, a appris que son ex-compagne avait accouché sous X de leur enfant, le 30 avril dernier. Depuis, il se bat pour en récupérer la garde, alors qu'il a été placé en famille d’accueil par le Conseil général.

Dans quelques jours, son fils aura un an. Il ne l’a jamais vu. Il se bat pour en récupérer la garde. Grand gaillard, imposant, la parole rare, Diego, 29 ans, attend ce mercredi son avocate. Jeudi en effet, il saura si le tribunal de grande instance de Nantes lui donne raison.

Diego, 29 ans, a vécu trois ans avec une femme. Une histoire sérieuse. Ils décident d’avoir un enfant. "Tout se passait bien, et du jour au lendemain, elle a voulu rompre", raconte-t-il. Sa compagne est alors enceinte de deux ou trois mois. Elle coupe tous les contacts. Il ne comprend pas. "Je lui ai écrit, elle n’a jamais répondu." Dur. Sans nouvelles, à l’approche de la date du terme, il va en mairie de Nantes reconnaître son enfant, début mai 2013.

Placé en famille d'accueil

Diego apprend qu’elle a en fait accouché quelques jours plus tôt. Il contacte une avocate, entreprend des procédures pour solliciter un droit de visite, saisi un juge pour obtenir une garde. Mais ne trouve aucune trace de son fils dans les registres municipaux.

La réponse vient, en juillet : "Une connaissance commune m’a appris que l’enfant était né sous X." Dans l’anonymat. Entre-temps, une procédure a été lancée par le conseil général pour faire adopter le bébé. Le 12 juillet, il est placé en famille d’accueil. Une mesure définitive.

Pour autant, Me Pauline Loirat, l’avocate de Diego, pointe des dysfonctionnements. Notamment dans les délais de l’institution. "L’arrêté d’admission de l’enfant comme pupille de l’Etat a été établi par le Conseil général le jour de sa naissance", dit-elle. "Selon le code de l’action sociale des familles, il doit l’être deux mois après. Ce qui laisse le temps aux proches de se manifester ou contester la décision."

"Une situation qui va détruire des vies"

Me Loirat évoque aussi un "placement en famille plus ou moins précipité", qui correspond "au jour où le Conseil général apprend l’existence d’un père et d’un lien de filiation." Elle avance, enfin, l’intérêt de l’enfant : "Il doit savoir qu’il n’a pas été abandonné par son père, qu’il a été réclamé. Rechercher ses origines est souvent la quête d’une vie des personnes nées sous X."

Le jugement sera rendu jeudi. Via un bout de papier déposé dans le casier de son avocate. Diego a déjà préparé une chambre pour accueillir son fils. "Quelle que soit la décision, c’est une situation qui va détruire des vies", estime Me Pauline Loirat.


Sibylle LAURENT

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