"Je suis sûr que mes enfants pourront me rejoindre sur Mars"

Publié le 21 novembre 2014 à 14h42
"Je suis sûr que mes enfants pourront me rejoindre sur Mars"

EXPEDITION - La fondation néerlandaise Mars One projette d'envoyer, à partir de 2024, 24 hommes et femmes sur la planète rouge, pour un voyage sans retour. Metronews a rencontré le Toulousain Gabriel Lejaille, 44 ans, qui fait partie des 705 candidats encore en lice pour ce projet fou.

Pourquoi avoir décidé de vous porter candidat ?
J’ai entendu parler de Mars One dans un reportage diffusé lors d’une formation. Je me suis décidé à postuler un mois avant la date limite, en août 2013. Aujourd’hui, nous sommes 705 en lice - dont 16 Français - contre 200 000 au début . Pour moi, c’est une façon de donner mon corps à la science de mon vivant et de participer à l’expansion de l’humanité sur Mars ! J’adhère aussi à l’aspect démocratique du projet, les candidats viendront du monde entier et il n’y a pas besoin d’être un savant ou un sur-homme pour être sélectionné.

A votre avis quelles sont les atouts pour faire partie des 24 ?
Les questionnaires tournent beaucoup autour de la personnalité du candidat. Ils sont très axés sur l’humour, si bien qu'au début j’ai cru à une blague. En fait, c’est un atout recherché pour éviter les conflits et gérer le stress. J’ai mis en avant ma capacité à questionner les questions. A celle qui demandait si je m’estimais être le candidat idéal, j’ai répondu non, en mettant en avant ma recherche de la complicité avec les autres membres de la mission.

Devez-vous suivre un entraînement particulier ?
Pour l’instant non. Pour candidater, nous avons dû fournir un dossier médical justifiant notre bon état de santé. De mon côté, je fais du footing, j’ai perdu 15 kilos en un an. Je suis végétarien et cela m’aidera sur Mars, où l’on ne pourra faire pousser que des fruits et des légumes. Je me documente aussi beaucoup sur la façon d’organiser une société humaine, la démocratie par tirage au sort par exemple. Le véritable entraînement débutera en 2015-2016 avec un programme de formation de sept ans reproduisant les conditions de vie sur Mars au Pôle Sud. Je me prépare donc à la sélection vidéo pour faire partie des 24 qui y participeront.

Les conditions sur Mars sont très hostile : une atmosphère absente, des radiations, des températures moyennes autour de - 60 °C... Cela ne vous effraie-t-il pas ?
Il y a des endroits où la température moyenne est de - 30 °C. Un robot doit justement être envoyé en 2018 pour trouver le meilleur emplacement de la mission. Nous serons protégés par des scaphandres et la base sera un environnement contrôlé. Nous recréerons des conditions de vie en captant l’eau de l’atmosphère et en la recyclant. J’estime ne pas prendre plus de risque que lorsque j’enfourche ma moto !

Le voyage reste néanmoins risqué... Comment vos proches réagissent-ils ?
Ils sont enthousiastes ! Selon moi, ce ne sera pas un voyage sans retour avec une espérance de vie limitée à 68 jours , comme l’ont écrit des étudiants du MIT. D’ici à 2024 les solutions auront été trouvées pour disposer du carburant nécessaire au retour, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Je suis même sûr que mes enfants pourront me rejoindre. Et si nous pouvions revenir sur Terre, je n’aurai qu’une envie : repartir !
 


La rédaction de TF1info

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