AERONAUTIQUE – Depuis cette semaine, Airbus a réduit à deux étapes au lieu de trois l'acheminement des pièces de l'A380. Un changement qui préoccupe certains élus du département inquiets pour l'activité économique de leurs territoires.
La baisse du nombre de convois de l'A380 fait des mécontents dans le Gers. A partir de cette semaine, le transport des composants du super-jumbo entre Langon (Gironde) et l'usine d'assemblage de Cornebarrieu le long de l'IGG (Itinéraire à grand gabarit) ne prendra que deux jours au lieu de trois.
"Les travaux réalisés récemment sur l'infrastructure permettent d'augmenter et de fiabiliser la vitesse de progression des convois", justifie l'avionneur européen. En supprimant une nuit de halte, Airbus économise également plusieurs millions d'euros d'assurance pour le matériel stationné sur les aires de stockage au milieu du Gers.
Une forme de "mépris"
A L'Isle Jourdain et surtout dans le petit village gersois d'Eauze, où la soixantaine de personnes escortant les tronçons de l'A380 avait l'habitude de s'arrêter deux fois par mois, ce changement de rythme provoque l'incompréhension et l'inquiétude. "Je suis furieux de ne pas avoir été prévenu, je l'ai appris par la presse", tempête le maire Michel Gabas qui reproche à Airbus une forme de "mépris".
"Il y a dix ans on a construit une aire de repos grande comme un stade de foot, on en fait quoi maintenant?", interroge encore l'élu inquiet des conséquences économiques sur le commerce local. Michel N'Guyen gère avec son épouse des gîtes régulièrement loués par le personnel d'Airbus. Et pour le couple le compte n'y est plus.
80 000 euros de pertes pour un hôtelier
"Le personnel d'Airbus venait 32 fois par an en moyenne, avec ce changement je perds la moitié de mon chiffre d'affaires annuel soit près de 80 000 euros", explique l'hôtelier. "Quand les convois ont débuté en 2004 on nous avait dit que cela allait durer 15 ou 20 ans, on n'imaginait pas que cela allait s'arrêter aussi vite".
Au sein d'Airbus, les réactions des Gersois prêtent à sourire. "Ce sont les mêmes qui il y a dix ans étaient contre le passage de l'IGG sur leur territoire", fait remarquer un responsable qui souhaite conserver l'anonymat. Soucieux de ne pas perdre la face, Michel Gabas a récemment écrit au PDG de l'avionneur européen pour réclamer des explications. En compensation, il espère qu'Airbus fera un geste financier … en devant mécène du futur pôle archéologique qui doit ouvrir prochainement à Eauze!
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