SOCIAL – Après une semaine de grève, les salariés de la SNCM ont durci mardi le mouvement. Deux navires de la CMN, à Marseille et Bastia, restent à quai.
Partie de Valence, Mireille ne s’attendait pas à se retrouver une nuit à Marseille. "La compagnie m’avait dit qu’il y aurait peut-être des perturbations, mais je ne m’attendais pas ça". "Ça", c’est le blocage depuis mardi matin du navire de la CMN, le Kalliste, dans le port suite au mouvement de grève des salariés de la SNCM .
Prévu pour 19 heures, le départ pour Bastia n’a finalement pas eu lieu. À l’entrée du navire, des containers métalliques ont été entreposés pour empêcher le chargement des voitures. "C’est un scandale tonne un passager. On ne nous a rien dit, et on se retrouve coincés là".
Dans l’urgence, la compagnie a toutefois réservé des chambres d’hôtels à proximité du port. Seule une poignée de personnes a décidé de rester sur place dans leur véhicule apercevant au loin le rassemblement des grévistes devant le navire.
Des salariés mobilisés
"On ne fait pas ça pour le plaisir souffle l’un d’eux. On a conscience qu’on pénalise aussi les saisonniers. Mais si on ne fait rien, plus personne n’entendra parler de nous car nous n’existerons bientôt plus", redoute-t-il.
En grève depuis une semaine, les marins de la CGT, de la CFE-CGC et de la SAMM réclament "la tenue des engagements du gouvernement" pour la sécurisation de la délégation de service publique (DSP), la nomination d’un nouvel actionnaire et la commande de nouveaux navires.
Un dernier point essentiel selon Yann Pantel de la CGT des marins. "Pas de nouveaux bateaux, pas de reprise du travail", résume-t-il. "On a le sentiment d’être trahis ajoute à ses côtés Laurent. Le ministre des Transports (Frédéric Cuvillier, ndlr) avait signé une lettre d’engagement et depuis plus rien. On a jamais été aussi proche de la fin comme du renouveau", espère-t-il toutefois.
De nouvelles nominations
Dans un souci d’apaisement, le ministre a reçu lundi soir en préfecture à Marseille, une délégation de salariés. Dans la foulée, il a annoncé deux nominations. Celle de Louis Gallois, chargé "d'établir un plan stratégique de soutien aux compagnies de transport maritime françaises" et celle de Gilles Bélier, vice-président du conseil d'orientation de l'emploi, "comme négociateur dans le dossier".
"C'est du foutage de gueule de nommer un coordinateur interministériel pour trouver un nouvel actionnaire à la SNCM alors que les conditions d'un nouvel actionnariat ne sont pas réunies", a déclaré le délégué syndical de la CGT Marins, Frédéric Alpozzo. Une manière de dire que le conflit perdurera tant que des garanties pour la survie de l’entreprise ne seront pas prises.
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