JUSTICE – Le tribunal administratif de Nice se penche ce mercredi sur l'arrêté municipal interdisant la représentation programmée au Nikaïa.
L'avocat de Dieudonné est en tournée. Me Jacques Verdier a enfilé la robe ce mercredi à Nice pour convaincre le tribunal administratif de "suspendre" l'arrêté municipal interdisant le spectacle prévu le 25 juin au Nikaïa. Presque la routine pour le défenseur attitré de Dieudonné M'Bala M'Bala devant les tribunaux. A Clermont-Ferrand en février, à Toulon en mars, encore à Montpellier en avril, il a eu raison des arrêtés municipaux anti-Dieudo. A Avignon, il n'a pas réussi à avoir gain de cause. A Nice, la décision tombera d'ici à ce jeudi.
Dès le 24 février, Christian Estrosi avait signé un arrêté municipal interdisant le spectacle au motif qu'il porte atteinte à la dignité humaine. Lors de l'audience de ce mercredi matin, spécialement réservée pour ce dossier, le président interroge Me Verdier sur un passage du spectacle où Dieudonné imagine "déterrer Ilan Halimi" et que l'on retrouve son ADN sur sa dépouille... "En quoi ajouter un crime symbolique à ce qu'a déjà dû subir Ilan Halimi [mort après avoir été torturé pendant trois semaines par le "gang des barbares", ndlr] constitue un trait d'humour ?" demande le magistrat.
"On rit du malheur des autres"
"Peut-on imaginer une quelconque adhésion du public ? réplique l'avocat. Non, on est sur le décalage par rapport à la réalité... Il faut se souvenir que des hommes politiques au moment de l'affaire Halimi ont dit que ce crime avait été causé par les propos de monsieur Dieudonné !" Le président insiste : "Est-ce un spectacle d'humoriste ou la continuation d'un procès dans des salles de spectacle ?" Me Verdier : "On rit du malheur des autres, c'est la nature cathartique de l'humour !" Et l'avocat d'évoquer les plaisanteries ayant pour sujet le "petit Gregory" .
L'avocat de Dieudonné s'engage alors sur un chemin purement juridique : "Si l'arrêté d'interdiction du spectacle se fonde sur une poursuite judiciaire contre son spectacle, en l'absence de toute condamnation il se fonde sur une atteinte à la présomption d'innocence". Réplique de l'avocate de la ville de Nice, Me Pauline de Faÿ : l'existence d'une plainte signifie qu'il y a "un doute sérieux sur la légalité", qui justifie selon la ville l'interdiction du spectacle.
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