Le conflit s’enlise à la SNCM

Publié le 6 juillet 2014 à 16h28
Le conflit s’enlise à la SNCM

SOCIAL – Dans un courrier adressé aux salariés de la SNCM, le secrétaire d’Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier parle pour la première fois de redressement judiciaire pour sortir la SNCM de la crise. Un non-sens selon les syndicats à la recherche de repreneurs.

Les apparences sont trompeuses. Désertés par les voyageurs, les quais d’embarquement de la SNCM à Marseille offrent un spectacle de grand calme. Plus aucune rotation de navire vers la Corse depuis 12 jours et des bateaux de croisières privés d’accostage : l’entrée du grand port semble vivre au ralenti. Mais à l’intérieur, les salariés grévistes de la compagnie maritime bouillonnent.

La faute à un courrier vendredi du secrétaire d’Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, leur expliquant que le redressement judiciaire de la compagnie maritime était inéluctable. Pour la première fois, l'Etat, actionnaire à 25% de la SNCM aux côtés de Transdev (66%) et des salariés (9%), envisage publiquement cette option face aux déboires récurrents de l'entreprise (14 millions de pertes en 2012), mais aussi face à la menace de la dette européenne (440 millions d’euros).

Vers une sortie de crise ?

Du côté des syndicats, les réactions ne se sont pas fait attendre. "M. Cuvillier est un menteur et un liquidateur. Il a fallu 12 jours de grève, précédés d'un préavis d'un mois, pour avoir ça?", fulmine le représentant CGT des marins, Frédéric Alpozzo. Même sentiment, pour Maurice Perrin, délégué CFE-CGC et représentant des actionnaires salariés au conseil de surveillance, pour qui le secrétaire d’Etat est "passé aux aveux".

Un climat de grande hostilité duquel pourrait sortir un début de solution. Lundi, les représentants syndicaux rencontrent en préfecture, Gilles Bélier, le négociateur mandaté par l’Etat. "Ça peut être l’occasion de mettre sur ma table les solutions car les repreneurs existent", assure Maurice Perrin. "Nous ferons le point à l’issue de cette réunion pour envisager la suite du mouvement", indique-t-il.
 


La rédaction de TF1info

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