Le projet de privatisation de l'aéroport Toulouse-Blagnac à la loupe

Pourquoi privatiser ? Si l’Etat a choisi de vendre ses participations des aéroports des grandes villes françaises, c’est avant tout une question d’économies afin de renflouer les caisses. 49,9% des parts sont proposées à la vente, afin que le pouvoir public reste majoritaire. Avec la semi-privatisation de l'aéroport Toulouse-Blagnac, il devrait récupérer 150 millions d’euros.

Quels sont les candidats ? Ils sont six à Toulouse à s'être déclarés. Vinci, déjà exploitant de 23 sites en France et dans le monde, en partenariat avec la Caisse des dépôts (CDC) est un sérieux client. Mais d’autres se sont positionnés. Parmi eux, ADP (Aéroports de Paris), en coopération avec Predica (filiale du Crédit agricole), le fonds australien Macquarie ou le groupe de BTP canadien SNC Lavallin associé à un asiatique. Les fonds d'investissement Ardian ou encore l'allemand AviAlliance (ex-Hochtief Airport) sont également intéressés.

Des avis divergents. "Je soutiens le projet du gouvernement. L'arrivée d'un investisseur puissant va permettre de développer notre aéroport", déclarait le maire UMP de Toulouse, Jean-Luc Moudenc à l’annonce de l’appel d’offres. Pourtant, tous les décideurs politiques ne sont pas du même avis. Jean-Louis Chauzy, président du Conseil économique social et environnemental régional (CESER) a fermement demandé "la suspension de la procédure d’appel d’offres et la modification du cahier des charges". Selon lui, cette privatisation mettrait en péril Airbus et ses employés qui utilisent les 100 hectares situés près des pistes. Les élus toulousains craignent à l'avenir que les terrains connaissent une flambée des prix compromettant l'installation d'industriels de l'aéronautique.