L'ex-gendarme Paul Barril interpellé "dans un état de délire" mais jamais "menaçant"

Publié le 30 juin 2014 à 16h11
L'ex-gendarme Paul Barril interpellé "dans un état de délire" mais jamais "menaçant"

ANTIBES - Paul Barril, ex-capitaine de gendarmerie qui a participé à la création du GIGN, s'est retranché dans son domicile du Cap d'Antibes, lundi. Peu après 9 heures, il a été interpellé par le GIPN. Souffrant de la maladie de Parkinson, l'homme a été conduit à l'hôpital.

L'ex-figure du GIGN, Paul Barril, 68 ans, s'est retranché lundi matin dans son domicile d'Antibes (Alpes-Maritimes). C'est sa famille, inquiète des tendances suicidaires de l'ancien gendarme, qui, après l'avoir trouvé isolé dans une pièce en sous-sol, dans "un état de délire", selon sa belle-mère, a prévenu les pompiers vers 4h15 du matin.

En raison des armes présentes dans la maison - un fusil de chasse et un arc -, les secours ont prévenu la police qui a déployé un dispositif de sécurité autour de sa propriété. Une quinzaine d'hommes du Groupement d'intervention de la police nationale (GIPN) ont été dépêchés sur place pour tenter de convaincre l'ancien capitaine de gendarmerie de se rendre.

"Le fait qu'une personne se retranche dans un état de délire nous suffit pour intervenir. Mais au vu de sa personnalité et de son expertise, nous avons pris encore plus de précautions", a souligné le directeur départemental de la sécurité publique Marcel Authier.

"Un enchaînement malheureux"

Peu après 9 heures, Paul Barril a été interpellé sans incident. "A aucun moment, il ne s'est montré menaçant", a assuré Gaël Marchand, le chef de la gendarmerie des Alpes-Maritimes qui a mené les négociations. L'homme souffre de la maladie de Parkinson. Il a été trouvé allongé au sol et a été immédiatement pris en charge par le SMUR avant d'être conduit à l'hôpital. "Nous lui avons plus porté secours que maîtrisé", a expliqué Marcel Authier.

Son avocate, Me Sophie Jonquet a qualifié d'"enchaînement malheureux" les faits qui ont amené à l'interpellation de son client. "Suite à un ennui de santé, les pompiers ont été appelés. Ils ont constaté la présence d'armes, ce qui a déclenché une espèce de 'tsunami policier', a-t-elle expliqué. Le GIPN est intervenu et après, ne comprenant pas trop ce qui se passait, les choses ont pris un peu de temps."

Paul Barril avait confié en mars être placé sous traitement médical lourd. "Je ne me laisserai pas mettre sur une chaise roulante, j'arrêterai la machine avant", avait-il affirmé.

Paul Barril et le dossier rwandais

Paul Barril a participé à la création, en 1974, du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) dont il a été le numéro 2. Il a également été membre de la cellule antiterroriste de l'Elysée sous François Mitterrand. Il s'est ensuite reconverti dans la sécurité privée et a conseillé différents chefs d'Etat africains. Il est actuellement visé par deux instructions judiciaires liées au génocide rwandais.

Cet ancien super-gendarme, tombé en disgrâce suite à l'affaire des Irlandais de Vincennes, en 1982, est l'auteur de plusieurs livres sur les affaires auxquelles il a participé. Son dernier ouvrage, Le capitaine Barril brise le silence : la tragédie du Rwanda, ses coupables, a paru cette année. Pour l'ancien militaire, l'actuel président du Rwanda, Paul Kagame, est l'instigateur de l'attentat du 6 avril 1994 qui a coûté la vie, à l'ancien président rwandais, Juvénal Habyarimana et à son homologue du Burundi, Cyprien Ntaryamira. Ces événements auraient déclenché le génocide.


La rédaction de TF1info

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