SANTE – Une Ariégeoise de 39 ans s'est vue reconnaitre un statut d'handicapée et une pension en raison de son intolérance aux ondes électromagnétiques. C'est la première fois en France que la justice statue sur un tel cas.
La justice toulousaine a reconnu un nouvel handicap. Le tribunal du contentieux de Toulouse a rendu un jugement unique en France: il a confirmé chez Marine Richard un handicap grave dû à l'hypersensibilité aux ondes électromagnétiques. Les symptômes de l'hypersensibilité, qui n'est pas reconnue comme une maladie en France, se matérialisent par des maux de tête, picotements ou des troubles du sommeil.
L'expertise médicale indique que la plaignante de 39 ans qui vit dans les montagnes d'Ariège, dans une vieille grange sans électricité, ni route souffre d'un syndrome dont "la description des signes cliniques est irréfutable".
Une allocation de 800 euros par mois
Selon l'association Robin des Toits, qui milite pour la sécurité sanitaire dans les technologies sans fil, la déficience fonctionnelle est de 85% et estime qu'elle ne peut pas travailler. "C'est une percée" a indiqué cette ancienne dramaturge et réalisatrice de documentaires radio originaire de Marseille qui vit depuis plusieurs années dans la précarité. Le jugement lui octroie une allocation pour adulte handicapé, environ 800 euros par mois, pour trois ans.
Selon son avocate Alice Terrasse, cette victoire pourrait faire jurisprudence car "des milliers de personnes" sont concernées mais n'ont pas saisi les tribunaux jusqu'à aujourd'hui. "Elles sont très isolées, ont très peu de contact et pour elles ce sont des démarches qui sont extrêmement compliquées".
70 000 personnes concernées en France
De son côté Marine qui affirme avoir contracté plus de 50 000 euros de frais pour se soigner, "mon allocation ne couvre même mes traitements", souhaite qu'on abaisse les seuils de toxicité des champs électromagnétiques. Selon elle, 70 000 cas de personnes électro sensibles à des niveaux variables ont été recensés en France.
"Malheureusement, on n'en parle pas parce que ce sont des gens qui vivent dans des caravanes, dans des grottes, sous des tentes dans les bois" avant de conclure. "On est obligé de se désocialiser et du coup on n'apparaît plus dans l'espace public".
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