JUSTICE - Au fil de ses procès en cours d'assises, à Nice et à Aix-en-Provence, la personnalité de l'ex-amant d'Agnès Leroux, accusé de l’avoir assassinée, est apparue de plus en plus complexe.
"C’est quelqu’un qui vous fait croire qu’en pleine journée il fait nuit." Annie Litas, sa première épouse, résumait ainsi la personnalité trouble de son ex-mari devant les assises des Alpes-Maritimes en 2006. Huit ans plus tard, au crépuscule de sa vie, l’ancien amant d’Agnès Leroux a vu son horizon brutalement s’assombrir ce lundi, quand Guillaume, enfant né de sa relation avec Annie Litas, l’a accusé d’avoir assassiné la jeune femme . Un coup de théâtre en plein procès que l’avocat Agnelet aurait sans doute apprécié… s’il n’avait éclaté aux dépens de l’accusé Agnelet.
Maurice Agnelet, Jean-Maurice pour l’état civil, est un homme aux multiples facettes. Fêtard, dragueur et séduisant, il multiplie les conquêtes – féminines, et parfois masculines – dans les années 1970. Plus de trente ans plus tard, lors de ses différents procès, il déambule encore nonchalamment devant les photographes pour leur laisser tout le loisir de l’immortaliser, et se plie même à des séances de pose, faisant presque oublier qu’il est accusé d’un crime odieux.
"Manipulateur", "narcissique"
"Agnelet manipulateur", le juge Richard Bouaziz, qui a instruit l’affaire Leroux en 1978 , l’a toujours pensé. "En face, il fallait être pareil" racontait-il à la barre en 2006. De son côté, le docteur Jean-Claude Chanseau, expert psychiatre entendu lors de ce premier procès Agnelet présente "des troubles narcissiques : il avance avec la horde des femmes avec qui il a établi du lien, et avec une grande indifférence pour elles. Son désir, c’est le désir qu’on le désire".
"Agnelet narcissique", pas besoin d’être psy pour s’en convaincre. S’il a prouvé une chose au cours de centaines d’heures de procès, c’est qu’il adore parler de lui. Il est même intarissable sur le sujet, avec cette fâcheuse tendance à la digression qui rend ses déclarations aussi interminables que confuses. "Il ne répondait pas, ou à côté de nos questions. A l’une de nos interrogations, se souvient un policier qui a enquêté sur la disparition d’Agnès Leroux en 1977, il a réfléchi 55 minutes avant de refuser de répondre".