MYSTÈRE - A chaque grosse chute de neige sur la région parisienne, la question revient inévitablement : comment quelques flocons peuvent-ils bloquer à ce point Paris et l’Île-de-France ? En effet, pourquoi ?
10 à 20 centimètres de neige en dehors des régions montagneuses. D’accord ça n’arrive pas tous les jours. Et quand ça arrive, en général, on s’en souvient. C’est encore plus le cas en région parisienne. Nouvelle preuve ce mardi 6 février au soir (et ce mercredi matin) avec un épisode neigeux qui a battu tous les records en termes de bouchons routiers (plus de 700km cumulés). Forcément une journée à marquer d’une pierre blanche. Pourtant, la région capitale a déjà vu la neige par le passé. A plusieurs reprises même. Mais c’est à chaque fois la même pagaille qui a lieu. Comment est-ce possible ? Les avis divergent.
Conditions exceptionnelles = salage insuffisant ?
Pour le ministère des Transports, ce n’est pas un problème de procédure ou d’anticipation. "Les services de l'Etat ont été très mobilisés toute la journée", a ainsi indiqué sur LCI Elisabeth Borne mardi soir, au plus fort des perturbations routières. Non, pour la ministre, c’est la quantité de neige exceptionnelle qui est en cause : "C'est quand même un épisode neigeux exceptionnel. On a anticipé au maximum mais les moyens dont on dispose - le salage - ne sont pas suffisants quand il tombe 3 centimètres par heure. La neige s'accumule et ensuite, avec la circulation importante, par exemple sur les voies rapides en Île-de-France, on ne peut plus faire passer les engins pour déneiger. Face à un épisode neigeux aussi important, c'est compliqué d'assurer une circulation normale." Le ministère le reconnaît donc, il y a un problème de moyens mis en œuvre pour gérer du mieux possible ces importantes chutes de neige.
Un problème de comportement des automobilistes ?
Secrétaire d’Etat chargé des Transports au sein des gouvernements François Fillon I et II de mai 2007 à novembre 2010, Dominique Bussereau ne croit pas que le problème vienne des moyens mis en œuvre par l’Etat. Selon lui, les structures se sont améliorées depuis quinze ans et la météo se montre de plus en plus précise. Dès lors, le comportement des automobilistes franciliens est pointé du doigt par l’actuel président du Conseil départemental de la Charente-Maritime. "Il y a un peu un décalage entre des prévisions météo assez exactes qui arrivent et la façon dont ça se passe, a-t-il expliqué ce mardi soir sur LCI. Peut-être parce que nous sommes dans une région, la région parisienne, où nous ne sommes pas habitués à ces conditions comme nos amis du Jura, des Vosges ou d'Auvergne, qui savent rouler sur la neige. Peut-être que nous n'avons pas forcément les bons réflexes."
Un manque d’informations ?
En colère sur l’antenne de LCI, Pierre Chasseray, lui, regrette le manque d’informations des pouvoirs publics alors que cet épisode neigeux était prévu depuis quelques jours. "On sait mettre des forces de l'ordre sur les routes pour gérer des pics de pollution, s’enflamme le délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes. On sait utiliser les médias quand on est ministre pour annoncer qu'on ne pourra pas circuler dans certaines grandes villes. Mais quand il s'agit d'indiquer aux automobilistes qu'on ne saura pas prévoir un épisode neigeux tel que celui-ci, là il n'y a plus de communication et on pleure ensuite sur le lait répandu."
- Bouchons monstres en raison de la neige : ce qui vous attend sur les routes ce mercredi 7 février
- Bouchons records à cause de la neige : la galère des Franciliens en vidéo
- Record de bouchons et pagaille dans les transports en Île-de-France : nos applis pour rentrer chez soi au plus vite
- Neige : les déplacements professionnels deviennent difficiles
Pour Pierre Chasseray, le responsable de cette panique générale est tout trouvé : "L'Etat n'a pas utilisé les médias pour communiquer fortement dès hier soir (ndlr : lundi soir) en incitant les automobilistes, dans les régions qui ne sont pas habituées à avoir de la neige, à ne pas prendre la voiture sous peine de risquer de passer une nuit dedans. L'automobiliste français n'est pas un imbécile. Si vous lui dites qu'il risque de rester bloqué dans sa voiture, il ne va pas la prendre."
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info