Michel Havard : "Gagner la mairie de Lyon, c'est l'histoire d'une vie"

Publié le 2 octobre 2014 à 17h45
Michel Havard : "Gagner la mairie de Lyon, c'est l'histoire d'une vie"

POLITIQUE – Candidat UMP malheureux aux dernières élections municipales, Michel Havard avoue avoir "pris du recul" depuis six mois. Mais il l'assure à metronews, sa détermination est toujours là. Le chef du groupe d'opposition a même déjà 2020 dans un coin de sa tête.

Où étiez-vous passé ces six derniers mois ?
J'ai pris un peu de recul mais j'en avais besoin. Il a fallu que je me reconstruise professionnellement, car je ne suis ni un professionnel de la politique, ni un retraité, ni un rentier. J'avais un cabinet de conseil, et là je vais rentrer dans une PME et travailler dans le domaine de l'environnement. J'avais aussi besoin de prendre un temps de recul personnel, de sentir si le moteur était toujours intact. Une élection municipale, c'est épuisant. Et j'ai un sentiment positif par rapport à  cette campagne : malgré la présence du Front National au second tour, nous avons fait un bon score, mieux qu'en 2008. Les retours que j'ai sont par ailleurs très positifs, je reçois beaucoup d'encouragements de la part des Lyonnais. Ma détermination et mon envie sont intactes et je sais que gagner la mairie de Lyon, c'est l'histoire d'une vie. Il faut faire preuve de ténacité, travailler, être présent sur le terrain. C'est reparti. Je ne peux pas imaginer de ne pas être engagé pour ma ville. C'est ancré en moi.

Avez-vous des regrets par rapport à cette campagne des municipales ?
La prochaine fois, il faudra absolument éviter de désigner le candidat aussi tard. Le faire au mois de juin alors que l'élection est en mars, c'est trop tard. Et ne considérons pas les primaires comme systématiques. Si, en 2020, il y a un candidat naturel, elles ne seront pas nécessaires. Mais s'il doit y avoir plusieurs candidats, cela ne me fait pas peur. En tout cas, cette première candidature m'a permis de sentir les choses, m'a donné de l'expérience et de la notoriété.

Serez-vous candidat à la mairie de Lyon en 2020 ?
C'est un peu tôt pour l'annoncer mais j'ai ça en tête. Pour prendre une image sportive, en 2014, j'ai perdu le match, mais j'ai fait un joli match. Ça donne de l'espoir et ouvre des perspectives pour la suite. Il faut tenir la distance. Gérard Collomb a mis quatre candidatures avant d'y arriver, Michel Noir deux candidatures. Raymond Barre a perdu également avant de devenir maire. J'espérais être l'exception, mais à Lyon, c'est un parcours de moyen ou long terme. Je m'inscris là-dedans.

"Gérard Collomb n'est jamais au Sénat"

Comment jugez-vous les premiers mois du troisième mandat de Gérard Collomb ?
Pour l'instant, il ne s'est pas passé grand-chose. La seule réforme véritable ayant donné lieu à discussions, c'est les rythmes scolaires, avec les catastrophes que l'on sait. Je pense que le rythme d'apprentissage des enfants sera dégradé avec le vendredi après-midi non-travaillé . Beaucoup d'associations sont impactées par la fin des activités le mercredi matin. Enfin, les familles sont perturbées dans leur organisation personnelle et payent pour des activités qui pour le moment sont loin de ce que Gérard Collomb avait promis. Je cherche le point positif, j'aimerais qu'il y en ait un, mais il n'y en a pas. Pour le reste, nous attendons le plan de mandat. Gérard Collomb tiendra-t-il ses promesses électorales ?

Avez-vous suivi sa "vraie-fausse" entrée au gouvernement  ?
J'avoue avoir gagné mes paris puisque je pensais qu'il n'irait pas. Il en avait envie, mais la porte est restée fermée. Cela n'aurait pas été respectueux des Lyonnais de rentrer au gouvernement, même pour être ministre. Il y a déjà deux ministres lyonnais, donc il était improbable qu'il soit nommé. Ce sera toujours une déception pour lui, mais cela veut aussi dire qu'il compte moins sur la scène nationale que ce qu'il ne veut le faire croire. En réalité, il ne pèse pas.

Il vient quand même, et sans surprise, d'être réélu sénateur
J'espère qu'il travaillera un peu plus. Il n'est jamais au Sénat. Et se présenter à une élection pour ne rien faire, cela me choque. Il sera désormais dans l'opposition, cela va lui faire un prétexte pour ne rien faire. Mais jusqu'à maintenant, il n'a pas brillé par son travail parlementaire…

"Nicolas Sarkozy m'a contacté au sujet du gaz de schiste"

Pourquoi avez-vous décidé de soutenir Nicolas Sarkozy pour la présidence de l'UMP , et non pas Bruno Le Maire, qui vous avait rendu visite lors de la campagne des municipales ?
C'est un choix de raison. Nous avons besoin de quelqu'un qui remette la maison en ordre, qui a l'autorité suffisante pour remettre en marche le parti. Il faut quelqu'un de très fort politiquement, et qui peut rassembler. Mais j'ai beaucoup d'estime pour Bruno Le Maire.

Avez-vous été en contact avec Nicolas Sarkozy récemment ?
Bien sûr, je le connais bien. Il m'a dit qu'il était content que je le soutienne, et m'a demandé de lui faire passer une note sur le gaz de schiste . Il faut que l'on fasse preuve de pragmatisme. On ne peut pas arrêter la recherche sur un sujet aussi important que l'énergie. On ne sait même pas ce que l'on a sous les pieds !

Allez-vous vous impliquer pour les élections régionales ?
Oui, et même fortement. Pour mener la campagne et j'irai peut-être jusqu'à une candidature. Mais je ne suis pas sûr d'avoir envie d'être tête de liste. Je n'ai pas pris de décision à ce sujet-là.
 


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info